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Australopithecus deyiremeda

Lucy, la fameuse ancêtre de l’homme qui, pendant des décennies, a tenu le titre du plus ancien hominidé jamais trouvé, avait peut-être quelques surprenants voisins en Ethiopie, il y a plus de 3,3 millions d’années. Une nouvelle recherche soutient que l’espèce de Lucy, l’Australopithecus afarensis n’était pas le seul ancêtre de l’humain dans la région.

En se basant sur la découverte de dents et de mâchoires d’il y a entre 3,3 et 3,5 millions d’années, Yohannes Haile-Selassie de l’université Case Western Reserve (Ohio) et ses collègues chercheurs décrivent une nouvelle espèce d’hominidés, appelée Australopithecus deyiremeda, dans un nouveau document de recherche (lien plus bas). Les os ont été trouvés à seulement 30 km de l’endroit où Lucy a été découverte en Ethiopie, en 1974.

Image d’entête : Le premier fossile d’Australopithecus deyiremeda, dont la mâchoire ne ressemble pas à celle de Lucy (Yohannes Haile-Selassie) et ci-dessous : Moulages de la mâchoire supérieure et inférieure (Laura Dempsey)
Australopithecus deyiremeda1

Les chercheurs soutiennent que la taille et la forme des dents trouvées sont assez différentes de celles des ancêtres de l’homme précédemment découverts, comprenant l’A. afarensis et d’autres espèces proposées comme le Kenyanthropus platyops (qui se trouve au Kenya) et l’Australopithecus bahrelghazali (qui se trouve au Tchad), pour être classés en tant que nouvelle espèce.

Selon les chercheurs :

Il y a maintenant des preuves irréfutables pour démontrer que plusieurs hominidés existaient simultanément en Afrique orientale au cours du Plaisancien.

Il y a seulement quelques années, les mêmes chercheurs ont trouvé un pied fossile d’hominidé qui suggérait également qu’une autre espèce, qui ne marchait pas debout, évoluait auprès de celle de Lucy.

Toutefois, la question sur la façon dont de nombreuses espèces d’hominidés existaient à cette époque est loin d’être résolue. Comme l’anthropologue évolutionniste, Fred Spoor de l’University College London écrit dans un article de Nature accompagnant la recherche, "le plus riche registre fossile du Plaisancien offre beaucoup d’opportunité pour un débat animé", une façon de dire que bon nombre d’anthropologues seront prêts à en découdre, pendant les prochaines années, sur la coexistence de multiples espèces d’hominidés au cours de cette époque.

homininteeth

Cette affluence de différentes espèces d’ancêtres de l’homme au cours de la même période que celle de l’A. afarensis de Lucy, fait l’objet d’âpre discutions depuis les années 1980, avec certains anthropologues faisant valoir que la diversité entre certains des fossiles découverts est trop grande pour appartenir à une seule espèce. Cependant, il est difficile de déterminer combien d’espèces pourraient avoir existé, car les os qui ont été découverts étaient des fragments de squelettes (on a retrouvé que 40 % du squelette de Lucy). Il peut être difficile de comprendre comment une espèce en particulier pourrait avoir marché, par exemple, si les scientifiques n’ont pas trouvé d’os de la hanche et du pied.

Selon Brian Richmond, conservateur et anthropologue à l’American Museum of Natural History :

Cette constatation montre indéniablement qu’il y a une plus grande diversité que nous le pensions, au début des branches de l’arbre de l’évolution humaine. Le début de l’évolution humaine est plus compliqué que nous le pensions.

L’étude publiée dans Nature : New species from Ethiopia further expands Middle Pliocene hominin diversity.

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