Voici un robot qui peut réapprendre à marcher après avoir perdu plusieurs membres. Il fait partie d’une étude fascinante sur l’adaptation des machines, réalisée par des roboticiens de l’université Pierre et Marie Curie en France et une source d’inspiration déjà bien exploitée par la science-fiction.
Curieusement, cette adaptation est inspirée par les animaux. Alors que la douleur inhibe le fonctionnement immédiat, de nombreuses créatures aux multiples membres savent s’adapter avec ceux qui leur restent, quels qu’ils soient.
Des modèles sur leurs possibilités de mouvement ont été “implantés” à l’intérieur des cerveaux de ces robots à six pattes. Avec un membre désactivé, le robot essaie de marcher selon sa prochaine configuration. Lorsque cela échoue, il tente quelques autres modèles avant d’adopter celui qui lui permet d’aller le plus droit possible. Et puis il teste un autre modèle, juste au cas où.
L’algorithme fonctionne pour six dysfonctionnements différents dans la marche du robot, y compris la perte de deux membres à la fois, mais son utilité va au-delà de juste réapprendre à marcher. L’ensemble du processus prend moins de deux minutes et en essayant de nouvelles formes de mouvement, il permet aux robots d’ignorer les longs processus de diagnostic, pour revenir sur la bonne trajectoire et reprendre leur parcours le plus rapidement possible.
Le coauteur de l’étude, Danesh Tarapore (université Pierre et Marie Curie), prédit qu’un robot équipé de cet algorithme pourrait aider les équipes de secours, sans jamais devenir un fardeau pour celles-ci. Il y a, bien sûr, beaucoup d’autre utilisation beaucoup moins louable d’un tel robot adaptatif.
La recherche a été financée par l’Agence Nationale de la Recherche et la Commission européenne de recherche et publiée dans Nature : Robots that can adapt like animals.
Pendant ce temps, aux États-Unis, la DARPA a financé deux programmes pour créer des drones qui peuvent, en complète autonomie, suivre et éliminer des cibles. Dans un autre article publié dans Nature, cette semaine, l’auteur Stuart Russell, professeur de science informatique à l’université de Californie, Berkeley, a averti que si un tel robot était créée et déployée, il pourrait violer la Convention de Genève.
Si j’ai bien compris, le robot araignée qui fait l’image d’en-tête n’a qu’une faculté d’adaptation limitée car il ne connaît qu’un certain nombre de façons différentes pour se mouvoir…
Mais la pince articulée que l’on voit à la fin de la vidéo, est-elle réellement en train de tester tous les mouvements possibles par elle-même pour parvenir à lâcher la balle là où il faut ? Si c’est le cas, en appliquant une telle adaptivité à des robots plus complexes dotés de plus de fonctions, on ferait un énorme bond en avant dans l’apprentissage dit « profond »