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L’ancêtre commun de tous les serpents vivant rampait à travers la jungle, il y a quelque 110 millions d’années et une étude suggère qu’il avait  deux petites pattes arrière.

Image d’entête : La reconstruction artistique du serpent ancestral (Julius Csotonyi)

Elle a été menée par les paléontologues à l’université de Yale qui ont réalisé la première analyse génétique approfondie des espèces de serpents modernes, fournissant un nouvel aperçu de l’apparence et du comportement de ces anciens reptiles.

Selon les résultats, le serpent aurait mesuré 3 m de long et chassait le plus souvent la nuit dans les sous-bois denses de la jungle, se nourrissant de petits mammifères et d’insectes. Mais ce qui est peut-être le plus surprenant, c’est qu’il avait également deux petites pattes arrière.

Selon Daniel Field, coauteur de l’étude :

Nos analyses suggèrent que le plus récent ancêtre commun de tous les serpents vivant aurait déjà perdu ses pattes avant, mais auraient conservé de petites pattes arrière, avec des chevilles et des orteils complets. Il aurait d’abord évolué sur terre et non dans la mer, comme les plus vieux fossiles de serpent actuellement connus, Coniophis, Najash, et Dinilysia, étaient terrestres.

L’analyse semble éclaircir certaines vieilles questions : comment, où et quand les serpents ont émergé. Malgré la grande diversité des espèces de serpents, avec plus de 3400 spécimens vivants enregistrés, on en connait très peu sur leur provenance.

Selon Field :

Historiquement, il y a eu un manque de données à partir des fossiles de serpents et ce fut un facteur limitant pour comprendre comment et quand les serpents modernes sont apparus.

Field et sa collègue Allison Hsiang ont étudié les génomes des serpents, leur anatomie et de récentes données découvertes à partir d’enregistrement fossile pour dresser un arbre généalogique retraçant les modèles évolutifs des serpents, de la période du jurassique à nos jours. Ils ont conclu que le redoutable serpent aurait saisi sa proie avec des dents crochues pour l’avaler en entier. Il est originaire de la période du Crétacé inférieur, autour des 128,5 millions d’années et vivait dans ce qui est maintenant l’Amérique du Sud.

Les résultats révèlent que nos boas constricteurs, qui étaient auparavant considérées comme étant à l’extérieur de la lignée moderne des serpents, en raison de leurs ancêtres aux membres postérieurs, ont de nombreuses similitudes avec cet ancêtre. Cependant, ce dernier aurait été incapable de manger des proies beaucoup plus grandes que sa propre tête et ne pratiquait pas la meurtrière constriction du boa.

Les résultats suggèrent également que la réussite des serpents, à occuper une variété d’habitats au cours de leur histoire évolutive, est en partie du à leurs compétences de "dispersion". Les serpents sont estimés être en mesure de parcourir jusqu’à 110 000 kilomètres carrés, soit environ 4,5 fois plus que les lézards. Ils sont également capables de vivre dans des environnements qui s’opposent traditionnellement à la dispersion des animaux terrestres, après avoir envahi les habitats aquatiques à plusieurs reprises dans leur histoire évolutive.

L’étude publiée dans la revue BMC Evolutionary Biology : The origin of snakes: revealing the ecology, behavior, and evolutionary history of early snakes using genomics, phenomics, and the fossil record et présentée sur son blog : Limbless triumph: The origin and diversification of snakes.

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