Sélectionner une page

Octopus bimaculoides

Les scientifiques ont longtemps été fascinés par les chromatophores, de minuscules structures circulaires, remplies de pigments, contenues dans la peau des poulpes et d’autres céphalopodes, qui leur permettent d’en changer la couleur et la texture. De précédentes recherches avaient montré que la plupart des autres mollusques, comprenant les pétoncles et les escargots de mer, peuvent sentir la luminosité ou l’obscurité à travers leur peau (mais ils ne peuvent pas changer de couleur). Les scientifiques se sont demandé s’il en était de même pour les céphalopodes et si cela est lié à leur capacité à se camoufler.

Image d’entête : une petite pieuvre âgée d’une semaine, Octopus bimaculoides, qui a fait l’objet d’expérience dans les études présentées ici (Wikimédia common – Markos Alexandrou)

Maintenant, deux nouvelles études ont trouvé des preuves de photosensibilité dans la peau des céphalopodes. Dans la première étude, des chercheurs de l’université du Maryland à Baltimore ont trouvé la rhodopsine, une protéine sensible à la lumière que l’on trouve habituellement dans les rétines, dans la peau d’un calmar et dans deux types de seiche.

Dans le seconde, les scientifiques de l’université de Californie à Santa Barbara ont découvert que la lumière provoque l’élargissement des chromatophores dans la peau  d’une pieuvre. Ils sont plus sensibles à la lumière bleue.

Tirée de l’étude : la peau isolée d’une pieuvre Octopus bimaculoides détecte la lumière et les chromatophores s’élargissent en réponse à celle-ci. (M. Desmond Ramirez et Todd H. Oakley)
Chromatophore-M. Desmond Ramirez -Todd H. Oakley

Les scientifiques ont nommé ce comportement d’expansion des chromatophores activés par la lumière : "Light-Activated Chromatophore Expansion" ou LACE. Curieusement, la sensibilité des capteurs de lumière liée au LACE correspond à la sensibilité spectrale connue des opsines, une protéine notamment présente dans les yeux des pieuvres.

selon les scientifiques de l’université du Maryland :

C’est la première preuve que le tissu dermique des céphalopodes et plus spécifiquement les chromatophores peut posséder la combinaison requise de molécules nécessaires pour répondre à la lumière.

Ces nouveaux résultats confirment la théorie selon laquelle la sensibilité de la peau à la lumière provient d’un mollusque ancestral et que cette caractéristique a évolué au fil du temps pour donner aux céphalopodes leur capacité à changer leur apparence rapidement. Cependant, on ne sait pas exactement comment la photosensibilité affecte cette capacité actuellement.

Les deux études publiées dans The Journal of Experimental Biology, celle de l’université du Maryland à Baltimore : Visual phototransduction components in cephalopod chromatophores suggest dermal photoreception et de l’université de Santa Barbara : Eye-independent, light-activated chromatophore expansion (LACE) and expression of phototransduction genes in the skin of Octopus bimaculoides.

Pin It on Pinterest

Share This