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Un groupe de biologistes marins de l’université de la Colombie-Britannique, de Stanford, et du Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, a découvert que les nerfs dans la bouche et la langue des rorquals peuvent plus que doubler en longueur sans aucun problème.

Les rorquals (Balaenopteridae) sont parmi les plus grands vertébrés, pesant de 40 à 80 tonnes et ils comprennent le rorqual ou baleine bleue (Balaenoptera musculus) et le rorqual commun (Balaenoptera physalus).

Pour manger, ils ouvrent leurs mâchoires et remplissent leur bouche comme d’énormes ballons d’eau remplie de proies flottantes. Celles-ci sont concentrées en expulsant lentement l’eau à travers les fanons. Le volume d’eau portée avec une seule gorgée peut dépasser le volume de la baleine elle-même.

Une nouvelle étude montre que les nerfs dans le plancher de la cavité buccale des rorquals sont très extensibles.

Illustrations (Vogl et al./Current Biology 2015)

rorquals-nerf

Cette découverte fut tout à fait inattendue contenu du fait que les structures nerveuses, chez les vertébrés, sont habituellement d’une longueur plus fixes. Chez les humains, l’étirement des nerfs engendre habituellement des dommages sur ceux-ci. Chez les rorquals, les cellules nerveuses sont contenues à l’intérieur d’un noyau central de manière à ce que les fibres nerveuses individuelles ne soient jamais vraiment étirées, elles se déploient simplement.

Les scientifiques ont fait cette découverte après avoir récupéré une structure ressemblant à un cordon blanc qu’ils ont étiré dans un laboratoire. Il ressemblait à un vaisseau sanguin, qui doit être extensible. Mais ils ont réalisé en regardant de plus près que c’était un nerf.

Un segment d’un nerf de baleine, à ses longueurs initiales et tendues. Le nerf a été étiré manuellement à plus de deux fois sa longueur initiale, où il se raidit brusquement et résiste à une nouvelle extension (Vogl et al./Current Biology 2015)
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Selon Wayne Vogl de l’université de la Colombie-Britannique et principal auteur de cette étude :

Le mécanisme essentiel de l’alimentation des rorquals nécessite des changements majeurs dans l’anatomie de la langue et de la bouche pour permettre une déformation importante, et maintenant nous reconnaissons qu’il y a aussi des modifications majeures dans les nerfs afin qu’ils puissent également résister à la déformation.

Les scientifiques ne savent pas encore si quelque chose de semblable se retrouvera dans d’autres animaux, comme chez les grenouilles, par exemple, ou les longues et rapides langues des caméléons.

Ils prévoient de continuer à étudier plus en détail les nerfs des baleines, dans l’espoir de mieux comprendre comment le noyau du nerf est plié de manière à permettre son déploiement rapide et son réemballage alors que l’ensemble de la structure est étirée et ensuite à nouveau détendu.

L’étude publiée en ligne dans la revue Current Biology : Stretchy nerves are an essential component of the extreme feeding mechanism of rorqual whales.

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