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Hier soir, l’humanité à fait un gros trou dans la surface de Mercure, avec le suicide programmé de la sonde Messenger.

En 2011, la sonde de la NASA est devenue le premier vaisseau spatial à entrer dans l’orbite de Mercure et elle a recueilli pléthore de données et de photos du membre le plus interne de notre système solaire. A 20h26 (UTC +1) ce jeudi, Messenger a frappé la surface de Mercure et a laissé derrière lui un cratère de 16 m de diamètre.

Image d’entête : le lieu approximatif du crash.

La fin tragique de Messenger n’est pas une surprise pour les scientifiques de la NASA. Ils savaient que jeudi, le vaisseau spatial serait à court de propergols et succomberait à la gravité de Mercure. Lorsque l’engin, pesant désormais 500 kg, à frapper le sol du bassin d’impact surnommé “Shakespeare”, il était à une vitesse d’environ 14 000 km par heure.

Prédiction de la zone d’impact de Messenger (NASA, Applied Physics Laboratory de l’université Johns Hopkins, Carnegie Institution de Washington)
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Alors qu’il accélérait vers sa fin, le vaisseau spatial a consciencieusement continué à renvoyer des photos. Les deux images ci-dessous correspondent, pour l’image de gauche à la première obtenue par Messenger lors de son arrivée le 18 mars 2011 et à droite la dernière image avant son crash :
Première-dernière images-Messenger

L’avant dernière image de Messenger :avant-Dernière_Image-Messenger

Mais la disparition de Messenger ne sera certainement pas en vain. Elle a pris près de 277 000 photographies de Mercure, cartographié la totalité de sa surface et approfondi notre compréhension non seulement de l’histoire de l’évolution de la chaude planète, mais de notre système solaire tout entier.

Messenger était équipée de sept instruments scientifiques, y compris une gamme de spectromètres, un double système d’imagerie et un altimètre laser qui fonctionnent dans un environnement extrêmement rude. La sonde était 11 fois plus exposée à la lumière que si elle était restée en orbite autour de la Terre. Les instruments ont été montés afin qu’ils soient orientés face à Mercure, mais pas du soleil afin de résister à sa chaleur et à son rayonnement. Messenger utilisait un pare-soleil pour bloquer la chaleur du Soleil; (370 °C en plein soleil, mais 20 °C à l’ombre).

 

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Une des choses les plus importantes que nous savons maintenant, grâce à Messenger, c’est que Mercure est abondante en éléments volatils, ce qui a exclut la de nombreuses théories concernant sa formation et sa jeunesse. Auparavant, les scientifiques pensaient que Mercure était beaucoup trop chaude pour que ces éléments subsistent. Mais les volatiles, comme le chlore, le soufre et le potassium s’évaporent à des températures modérées, ce qui signifie que les scientifiques doivent repenser la façon dont Mercure (et le reste des corps du système solaire) s’est formée.

Messenger a également trouvé des preuves que de l’eau gelée est présente dans des cratères qui sont en permanence à l’ombre et situés dans les régions polaires de Mercure. La glace est soit présente à la surface ou juste à quelques centimètres en-dessous. Vous pouvez consulter le reste des plus grands succès de Messenger compilé par la NASA, ici. Et, ne l’oublions pas, Messenger a également pris des milliers de photos et complètement cartographié la surface de Mercure.

Une combinaison d’images réalisée par la NASA à partir des données obtenues par l’instrument Mercury Atmosphere and Surface Composition Spectrometer (MASCs) à bord de Messenger et dévoilé le 16 avril. (de (NASA, Applied Physics Laboratory de l’université Johns Hopkins, Carnegie Institution de Washington)
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BepiColombo, une mission d’exploration spatial à destination de Mercure et organisée par une collaboration européenne et japonaise, servira de successeur à Messenger. Son lancement est prévu en 2017 et pour une arrivée dans l’orbite de Mercure en 2024.

L’annonce sur le site du Messenger : NASA Completes MESSENGER Mission with Expected Impact on Mercury’s Surface.

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