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L’idée commune veut que, dans les derniers moments avant la mort, le cœur joue un rôle central. Alors qu’il cesse de battre et le sang de couler, le reste du corps s’éteint lentement. Mais une nouvelle étude suggère que ce point de vue pourrait être erroné.

Des scientifiques ont étudié l’activité du cœur et du cerveau de rats juste avant la mort de l’animal par asphyxie et ils ont constaté que le cerveau des animaux envoyait une rafale de signaux vers le cœur, engendrant des dommages irréversibles sur celui-ci et entrainant sa perte. Lorsque les chercheurs ont bloqué ces signaux, le cœur a survécu plus longtemps.

Selon l’étude, si un processus similaire se produit chez l’homme, alors il pourrait être possible de l’aider  à survivre à un arrêt cardiaque en coupant cette tempête de signaux en provenance du cerveau.

Ainsi, l’équipe de scientifiques de l’école de médecine de l’université du Michigan a trouvé quelque chose de surprenant. Il "suffirait" de rompre la communication chimique entre le cerveau et le cœur pour sauver ce dernier, ce qui est “contraire à la quasi-totalité de la pratique médicale d’urgence".

Chaque jour, environs 14 Français meurent d’un infarctus. De ceux/celles qui font la malheureuse expérience d’un arrêt cardiaque, même avec un traitement médical, seuls 10 % d’entre eux survivent et sorte de l’hôpital.

Les chercheurs ont abordé la question de savoir pourquoi le cœur d’une personne, précédemment en bonne santé, s’arrête soudainement de fonctionner, après seulement quelques minutes sans oxygène.

Il s’avère que, même si une personne en arrêt cardiaque perd conscience et ne montre aucun signe de vie, le cerveau continue à être actif. Dans une précédente étude, ces mêmes chercheurs ont constaté que quand le cœur est en train de mourir, il est inondé par des signaux du cerveau, probablement dans une tentative désespérée de le sauver. Selon les chercheurs, cet afflux brutal de signaux pourrait être responsable de l’expérience de mort imminente qu’éprouvent certaines personnes.

Dans la nouvelle étude, les chercheurs ont induit un arrêt cardiaque chez des rats en leur faisant respirer du dioxyde de carbone ou en les soumettant à une injection létale. Les chercheurs ont ensuite étudié l’activité cérébrale des animaux par électroencéphalographie (EEG) et leur activité cardiaque par échocardiographie (ECG) dans les moments qui ont précédé la mort. L’équipe a également mesuré des produits chimiques de signalisation présents dans le cœur et le cerveau des rats pendant toute l’expérience.

Tout d’abord, la fréquence cardiaque des animaux a chuté brutalement. C’est alors que leur activité cérébrale s’est intimement synchronisée avec l’activité cardiaque. Les chercheurs ont utilisé une nouvelle technologie, qu’ils ont développée, pour mesurer la fréquence cardiaque, battement par battement.

Alors que le cœur et le cerveau sont en phase, les chercheurs ont observé un afflux de plus d’une douzaine de composés neurochimique, comme la dopamine, qui produit des sentiments de plaisir, et la noradrénaline, qui joue notamment un rôle dans la vigilance. Ce flot de produits chimiques pourrait expliquer pourquoi les personnes qui subissent des expériences de mort imminente la décrivent comme "plus réelle que réelle", selon les chercheurs.

Chez les rats, l’activité du cerveau et du cœur est restée synchronisée jusqu’à ce que ce dernier rentre dans un état appelé fibrillation ventriculaire, dans lequel les cavités inférieures du cœur palpite au lieu de se contracter correctement, empêchant le cœur de pomper le sang.

Mais quand les chercheurs ont bloqué l’afflux de ces produits chimiques du cerveau vers le cœur, en sectionnant la moelle épinière des rats avant de les tuer, cela a retardé la fibrillation ventriculaire. En conséquence, les animaux ont survécu trois fois plus longtemps que les rats dont la connexion cœur-cerveau avait été laissée intacte.

Il reste maintenant à savoir si le corps des humains se comporte de façon similaire.

Si les chercheurs peuvent trouver un moyen de “couper” la connexion entre le cerveau et le cœur en utilisant des médicaments, alors il pourrait être possible de les administrer à une personne victime d’un arrêt cardiaque. Ce serait donner aux soignants davantage de temps pour traiter ces patients.

L’étude publiée sur PNAS : Asphyxia-activated corticocardiac signaling accelerates onset of cardiac arrest.

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