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paruline rayée

Dès les premiers signes de l’hiver, la paruline rayée (Setophaga striata) quitte son domicile dans les forêts de la côte nord-est des États-Unis et du Canada. Trois jours plus tard, les oiseaux arrivent dans les Caraïbes après un vol non-stop vers le sud sur la partie occidentale de l’océan Atlantique.

Selon le point de départ, la totalité du parcours pourrait être de 2770 km, ce qui n’est pas une mince affaire quand vous pesez seulement 12 grammes. Pour une si petite espèce, survoler l’océan est une énorme prise de risque.

Le parcours des oiseaux vers les Caraïbes et ce qui se passe après a fait l’objet de nombreuses spéculations, fondées sur des observations locales.

C’est ainsi que William DeLuca de l’Université du Massachusetts à Amherst et ses collègues ont décidé de clarifier les choses. En fixant de petits géolocalisateurs, pesant environ un demi-gramme, sur le dos des cinq parulines, l’équipe a été en mesure de suivre leurs vols. Ils ont constaté que les petits oiseaux ont effectué des vols non-stop sur l’Atlantique jusqu’aux Caraïbes pour y faire une courte escale, avant d’atteindre le nord de la Colombie et le Venezuela.

Images tirées de l’étude : estimations brutes via des données de géolocalisation des positions de cinq parulines (A à E) se reproduisant en Amérique du Nord. Les points représentent les lieux de reproduction (orange), la route migratoire en jaune : migration d’automne, en vert : la migration de printemps et d’hiver en gris.
plaurine-route-migratoire

C’est probablement l’un des plus longs vols non-stop jamais enregistrés pour un oiseau chanteur. Pour le voyage de retour, l’équipe a constaté que les oiseaux prennent un itinéraire différent, se rapprochant de la terre ferme avec des arrêts pour se rafraîchir le long du parcours.

Pour Anders Hedenström de l’université de Lund, en Suède : "Tout cela dépend de la réserve en carburant quand ils commencent leur vol”. Le pourcentage de la masse du corps de l’oiseau, qui peut être utilisé comme carburant, détermine la distance qu’il peut parcourir. Un vent arrière soufflant sur la province de la Nouvelle-Écosse, au Canada, les aide probablement.

Bien que ces oiseaux pèsent habituellement environ 12 grammes, DeLuca et son équipe ont constaté que le poids moyen d’une Paruline en Nouvelle-Écosse, avant qu’elles ne commencent leur parcours migratoire, était d’environ 16 grammes, démontrant que les oiseaux se sont engraissés pour alimenter leur vol.

Selon DeLuca :

Il double presque leur poids corporel et absorbe une grande partie de leurs organes digestifs. Il se transforme en une maigre machine volante, ne comportant qu’une paire d’ailes, du carburant et un petit ordinateur d’orientation pour voler.

L’étude publiée dans Biology Letters : Transoceanic migration by a 12 g songbird.

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