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cocon-résine-chenille 2015

Les chenilles construisent leurs cocons avec de la soie. La plupart d’entre elles en resteront là, mais d’autres améliorent leurs maisons temporaires en les camouflant ou en ajoutant des défenses. Les chenilles des papillons Psychidae, par exemple, relient des feuilles et des brindilles avec leur soie pour faire en sorte que leur cocon se fonde dans la végétation. Les chenilles du Cul brun (…) intègrent leurs poils urticants hérissés, dans leurs cocons afin de dissuader les animaux qui pourraient vouloir les manger.

Récemment, des scientifiques ont trouvé une chenille qui fabrique un cocon solide, aux multiples parois à partir de résine d’arbre et défendue chimiquement. Cette structure est la première du genre pour la science et sa locataire sans doute aussi.

Le cocon a été découvert par William Symondson, entomologiste britannique qui exerce à Bornéo. Un jour, il y a quelques années, il menait un groupe d’étudiants à travers la forêt quand il a repéré une chenille velue orange et blanche sur le tronc d’un arbre Vatica Rassak. L’arbre, connu localement comme le Rasak, colmate les blessures dans son écorce avec une résine qui sèche sous forme de couches dures. Comme l’a observé Symondson, la chenille a éclaté de petits flocons de résine de ces couches en les mordant et en les poussant avec sa tête, pour ensuite lier les morceaux ensemble avec de la soie afin de construire deux parois parallèles (Photos A dans l’image d’entête, à partir de l’étude, clic pour agarndir). Lorsque les murs étaient complets, la chenille a relié de fils de soie chaque extrémité de chaque paroi et se glissa entre elles (Photo B et C), et tira sur les fils jusqu’à ce que les parois se resserrent sur l’insecte (C et D).

Lorsque Symondson a observé de plus près les minuscules murs, il a vu que leurs faces internes étaient assez lisses, tandis que les faces extérieures comportaient des fragments angulaires de résine. Les parois dures et ses pointes de résines formaient une barrière protectrice entre la chenille et tout ce qui pourrait tenter de la déranger, mais le cocon s’est également avéré disposé d’armes chimiques. Lorsque Symondson a analysé la résine, il a trouvé un mélange complexe de plus 250 composants, dont certains sont antifongiques, antimicrobiens, ou toxiques pour les animaux. Construit sur une grande tache de la même résine, le cocon est camouflé à la fois visuellement et chimiquement et les composés toxiques tiennent à distance les parasites et les prédateurs ou blessent ceux qui essaient de le briser.

Symondson n’a pas pu identifier la chenille, ni se comportement, mais supposait qu’il ou elle était connu et qu’il n’avait n’en avait tout simplement pas entendu parler. Après avoir consulté la littérature scientifique et un expert en papillons de Bornéo, il a constaté que personne n’avait rien vu de tel. Cette chenille orange et blanche est la seule au monde qui semble le faire. Alors qu’il était en mesure de documenter toutes les étapes de la construction du cocon, Symondson n’était pas là pour voir le papillon qui est apparu plus tard et n’a pas eu l’occasion d’observer un autre exemple de cette chenille. Il espère trouver un autre spécimen et suivre sa métamorphose pour découvrir ce qui émerge de cette mini forteresse toxique afin de pouvoir l’identifier ou, si elle est nouvelle pour la science, de la nommer et de la décrire.

L’étude publiée dans The Journal of Natural History : Bornean caterpillar (Lepidoptera) constructs cocoon from Vatica rassak (Dipterocarpaceae) resin containing multiple deterrent compounds.

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