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Maratus jactatus1

Les rares araignées que l’humain peut considérer comme mignonnes, appartiennent au groupe des araignées sauteuses (Salticidae). Dans ce genre nous avons les araignées sauteuses paon (maratus), encore plus craquantes, notamment lorsqu’elles pratiquent leur parade nuptiale. Nous avions déjà pu découvrir la danse d’un mâle maratus dans une vidéo que vous aurez le plaisir de revoir plus bas. Et bien deux nouvelles araignées paon ont été découvertes dans le sud du Queensland, en Australie, par Madeline Girard et ses collègues de l’université Berkeley.

Les araignées paon sont extrêmement petites, entre 4 et 6 mm de longueur et elles sont plus connues pour leur spectaculaire parade nuptiale, comme vous pourrez le constater ci-dessous.

A partir de : La nouvelle danse hypnotique de l’araignée paon

La magnifique couleur sur l’abdomen des mâles est due à des écailles iridescentes (qui réfléchissent la lumière à la fois dans le domaine du visible et/ou dans l’UV), un peu comme celles qu’on trouve sur les papillons. Le genre contient environ 30 espèces reconnues, dont toutes, sauf la Maratus furvus de Chine, sont endémiques d’Australie.

Pour les deux nouvelles espèces découvertes, nous avons tout d’abord la Maratus jactatus (en image d’entête et ci-dessous), surnommée affectueusement par les biologistes Sparklemuffin (muffin éclatant), une minuscule araignée avec les mâles mesurant à peine 4,5 mm de long, et les femelles un peu plus grandes, jusqu’à 5,3 mm de long.

Dans l’image 2, les filières sont à l’extrémité de l’éventail de l’araignée et s’étendent lors de la parade nuptiale :
Maratus jactatus2

La désignation de l’espèce jactatus signifie en latin “agitation, secouement, mouvement”, une référence au balancement latéral très rapide qui ponctue la parade nuptiale des mâles de cette espèce.

Selon la description des scientifiques :

Le mâle Maratus effectue sa représentation en inclinant son éventail déployé d’un côté ou l’autre, puis déplace sa patte tendue ipsilatéral III, la plupart du temps derrière l’éventail.

Aux cycles de 1-3Hz, la patte étendue qui est positionnée derrière l’éventail est d’abord abaissée en 0,2 à 0,4 s, puis rapidement levé  (ou revenu à sa position derrière l’éventail) pour déclencher un rapide mouvement de bascule de tout le corps qui ne dure que 20 à 30 ms. Ce basculement implique une rotation ipsilatéral rapide (dans le sens de la patte étendue et l’éventail incliné), suivie d’un retour à la position initiale.

Maratus jactatus en pleine parade nuptiale (images tirées de l’étude, lien plus bas)
Maratus jactatus
Un mâle ayant réussi à courtiser une femelle :
Maratus jactatus3

Nous avons ensuite la bien surnommée Skeletorus, la Maratus sceletus qui ressemble à d’autres membres du genre, mais avec peu de couleur, la plupart en noir et blanc.

Maratus sceletus1

Selon les scientifiques dans leur étude :

Le nom du groupe de l’espèce (sceletus, nom, latin) signifie squelette, une référence aux bandes noires et blanches qui donne l’aspect d’un squelette à l’araignée mâle.

Les mâles mesurent de 3,7 à 4,2 mm, tandis que les femelles font de 5,0 à 5,3 mm.Maratus sceletus

Le mâle Maratus sceletus approche généralement la femelle de l’autre côté d’une tige d’herbe. Si la femelle est sur le dessus, le mâle s’approche par le bas, dans une position suspendue.

Si la femelle est positionnée ventre en l’air sous une tige, le mâle s’approche d’en haut. La danse de l’éventail du mâle alterne rapidement d’un côté d’une tige sur le côté opposé. Les positions peuvent être commutées 10 fois dans un intervalle de 20, avec seulement 1 sec ou moins pour présenter une position unique.

L’éventail est en bonne place, élevée et souvent agitée de gauche à droite pendant cette représentation, mais le plus grand et le plus rapide mouvement est celui des filières*, tremblant séparément d’un côté à l’autre. Pendant la représentation, les pédipalpes sont souvent déplacés de haut en bas en face de la clypeus et des chélicères. Une patte III est élevée, mais aussi fléchie, affichant une importante bande noire avec peu de mouvement significatif.

*les filières sont les 3-4 petites touffes qui surplombent l’éventail. 

Maratus sceletus2

Cette danse est cruciale pour les mâles, à la fois pour avoir l’opportunité de pouvoir se reproduire, mais aussi pour déterminer si la femelle n’aurait pas des intentions plus alimentaires que sexuelles. A tout moment, le mâle peut finir dévoré par la femelle qui avait déjà été fécondée…

L’étude publiée dans la revue Peckhamia : Two new peacock spiders of the calcitrans group from southern Queensland (Araneae: Salticidae: Euophryinae.

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