Sélectionner une page

gerbille

La peste noire était sans aucun doute l’une des pandémies les plus dévastatrices de l’histoire humaine. Elle a atteint un sommet en Europe entre les années 1346-1353 et elle est estimé avoir causé entre 75 000 000 à 200 000 000 décès, avec de nombreuses flambées successives au cours des quatre siècles suivants. A ce moment-là, la population mondiale était d’environ 450 millions d’âmes.

Propagation de la peste noire :Propagation-peste noire

La peste est originaire d’Asie et elle a été introduite en Europe par le commerce sur la route de la soie qui reliait les continents à l’époque. Jusqu’à récemment, l’hypothèse principale accusait les rats de la propagation de l’épidémie en Europe, ceux-ci transportant des puces infectées. Mais les chercheurs de l’université de Californie à Berkeley, auraient trouvé un nouveau coupable.

En étudiant les conditions météorologiques de l’époque, les scientifiques ont conclu qu’il était peu probable que les conditions nécessaires à l’épidémie par l’intermédiaire des rats aient été présentes. Mais elles étaient bonnes pour un autre type d’animal, selon Nils Christian Stenseth, de l’université d’Oslo :

Nous montrons que partout où il y avait de bonnes conditions pour les gerbilles et les puces en Asie centrale, quelques années plus tard les bactéries ont surgi dans les villes portuaires en Europe, pour se propager ensuite à travers le continent.

En précisant qu’un printemps humide suivi d’un été chaud entrainerait une recrudescence des gerbilles.

Ces conditions sont bonnes pour les gerbilles. Cela signifie une population de gerbille élevée dans de vastes zones, ce qui est bon pour la peste.

Les puces, qui profitent également de ces conditions, seraient passées aux animaux domestiques ou aux humains. Cette découverte fut une surprise et si la nouvelle thèse résiste à l’examen, l’histoire européenne pourrait devoir être réécrite.

Tout à coup, nous pourrions régler un problème. Pourquoi avons-nous ces vagues de fléaux en Europe ? Nous avions d’abord pensé que c’était dû à des rats et à des changements climatiques en Europe, mais maintenant nous savons que cela remonte à l’Asie centrale.

La prochaine étape, afin de tester l’hypothèse, est d’analyser l’ADN des bactéries de la peste trouvées sur d’anciens squelettes de cette période en Europe. Si le matériel génétique présente une grande quantité de variation, cela indiquera que la théorie de l’équipe est correcte :

Différentes vagues de la peste en provenance d’Asie présenteront davantage de différences qu’une souche qui a émergé à partir d’un réservoir de rat.

L’étude publiée sur PNAS : Climate-driven introduction of the Black Death and successive plague reintroductions into Europe.

Pin It on Pinterest

Share This