Et le Guru ne pouvait terminer cette année sans Mars, qui nous aura encore gâté tout au long de feu 2014.
Cela serait formidable, et en même temps un peu inquiétant, de trouver des araignées géantes sur la surface de la planète rouge… et bien, ce n’en est pas ! (clic sur l’image pour l’agrandir)
Il y a quelques jours, votre Guru vous présentait une autre image de ravines glacée sur Mars photographiée, comme ici, par la caméra haute résolution HiRISE à bord de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) de la NASA. Et bien, c’est le même processus de sublimation du dioxyde de carbone qui fait son œuvre dans cette région polaire du sud de Mars et qui engendre cet étrange paysage. Ce sont des caractéristiques vraiment exotiques qui ne se trouvent nulle part sur Terre.
Le climat martien est si froid que même le dioxyde de carbone va geler dans l’atmosphère et s’accumuler sous forme de glace sur la surface pendant l’hiver. Au printemps, le dioxyde de carbone se sublime dans l’atmosphère, car il est chauffé par un soleil qui est de retour.
La glace de dioxyde de carbone sur Mars ne fond pas dans un état liquide; il contourne la phase liquide et se sublime directement d’un solide en vapeur. Ce processus saisonnier crée donc son propre type d’érosion sur le paysage martien.
Les scientifiques de l’HiRISE appellent ces formations : "araneiform terran”. “Araneiforme” signifie, peut-être sans surprise, ressemblant à des araignées et le terme s’applique à d’autres caractéristiques qui ont également des formes de chenilles.
Selon la planétologue Candice Hansen sur le site de l’HiRISE :
Cet exemple montre des canaux érodés remplis de glace lumineuse, en contraste avec la couleur rouge du sol sous-jacent. En été, la glace va disparaitre dans l’atmosphère, et nous verrons seulement les canaux d’araignées fantomatiques sculptés dans la surface.
Les températures atmosphériques de la Terre ne sont pas aussi basses que sur Mars, donc la glace de dioxyde de carbone (ou “glace sèche” ou “neige carbonique”) ne se forme pas naturellement. Par conséquent, il n’existe par de similarité terrestre à ces canaux en forme d’araignées, c’est purement un phénomène martien.
Les scientifiques planétaires sont donc très intéressés de comprendre ce genre de processus d’érosion. Ils nous fournissent un point de vue très privilégié sur les changements de saisons de la planète rouge et comment des processus d’érosion très différents continuent de façonner de manière dynamique le sol martien.
Sur le site de l’HiRISE : Dry Ice Gone Wild.
Et le Guru vous souhaite de passer un bon réveillon du jour de l’an !
