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Aristolochia_rotunda12

Voici l’Aristoloche à feuilles rondes (Aristolochia rotunda), c’est une plante commune, originaire d’Europe méridionale. Elle ne ressemble à rien de particulier, mais les scientifiques ont récemment découvert qu’elle emploie une très étrange stratégie de reproduction.

Nous avons appris, dans notre enfance, que les araignées liquéfient leur proie, avant d’aspirer le jus, ce qui est déjà assez bizarre, mais nous nous sommes habitués à ce fait.
Les araignées ne mangent pas très proprement et elles ne peuvent pas tout digérer. Quand une araignée dévore un insecte, elle laisse généralement un peu de substance gluante derrière elle. Il y a aussi des morceaux d’insectes qui peuvent échapper aux griffes et mandibules acérés d’une mante religieuse ou d’autres arthropodes. Ce sont des calories gratuites, disponibles pour tout insecte charognard.

L’évolution étant ce qu’elle est, à terme, un type spécifique de charognard se présente. Ainsi, une classe spécifique de mouches (Chloropidae) mange les restes d’insectes fraichement mâchés et qui ont glissé de l’assiette de leur prédateur. L’effort est dangereux, le charognard pouvant terminer dans le menu de l’araignée. Mais cet chair, sous quelque forme que ce soit, est une riche source nutritive et semble en faire que le risque en vaille la peine.

C’est là que ça devient un peu fou. Ces mouches nécrophages sont promptes à se présenter à tout ce qui sent comme un insecte en train d’être mangé par une araignée. Les plantes qui dépendent des mouches pour propager leurs espèces pourraient ainsi utiliser une de ces mouches, mais elles ne peuvent pas attraper et tuer des insectes afin de les attirer.

C’est là que l’Aristoloche à feuilles rondes tire son épingle du jeu. Quand elle a besoin de se reproduire, elle émet une combinaison de senteurs. Ces parfums, une fois réunis, imitent l’odeur d’un insecte croqué par une araignée. Attirées par l’odeur, ces mouches spécifiques se montrent, mais ne trouvent pas les restes de juteux insectes. A la place, elles se font recouvrir de pollen. Ils procèdent ensuite à la plante suivante, se font une nouvelle fois duper et pollinisent la nouvelle plante…

C’est ce qu’ont déterminé les scientifiques de l’institut de botanique de l’université de Dresde (Allemagne) et décris dans leur étude publiée dans la revue New Phytologist : The betrayed thief – the extraordinary strategy of Aristolochia rotunda to deceive its pollinators.

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