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Une nouvelle étude décrit comment cet oisillon, en image d’entête, et ces petits congénères tentent de survivre dans la forêt amazonienne en imitant, tant par l’apparence que le mouvement, une chenille toxique locale.

Il s’agit d’un poussin de l’Aulia cendré (Laniocera hypopyrra), un passereau au plumage terne une fois adulte, de la taille d’un étourneau et qui vit dans l’ombrage de la forêt tropicale à basse altitude en Amérique du Sud. Les couples ont une seule couvée par an et se nourrissent principalement d’insectes. La forêt dans laquelle ils évoluent contient grand nombre de prédateurs avides de poussins dodus et ces derniers ont 80% de chance d’y passer.

C’est ainsi que, sous la pression d’un environnement hostile, l’oisillon arbore peu de temps après son éclosion, des plumes de couleur orange vif, certaines bordées de crêtes noires et de pointes avec des barbes blanches. Ainsi, il ressemble et se déplace comme une espèce de chenille toxique de la famille Megalopygidae, pour éviter d’être mangé par les serpents et les singes, il fait également la même taille (12cm) qu’une vraie chenille.

Il devra ainsi survivre pendant 20 jours, l’heureux moment où il pourra enfin voler. Cette période est assez longue et elle est dû au fait que ses parents passent beaucoup de temps à se nourrir loin du nid et y retournent qu’une seule fois par heure. Quand c’est le cas, les oisillons ne se mettent pas à piailler à tue-tête, mais se comporte comme une chenille, silencieuse et en balançant sa tête baissée de droite à gauche, tant que son parent ne lui a pas donné un indice sonore et c’est seulement à ce moment-là que le poussin se met à réclamer. Cette forme de mimétisme n’a jamais été observée avant chez les oiseaux.

C’est le biologiste Gustavo Londono et son équipe de l’université de Californie, qui avaient déjà repéré cette espèce en 2012 et qui ont pris l’initiative de placer des caméras autour du nid pour l’observer. Les chercheurs décrivent cela comme un exemple de ce que l’on appelle le mimétisme batesian, lorsqu’une créature utilise la couleur, la forme ou le mouvement pour essayer d’imiter un organisme toxique ou dangereux. Ils supposent que la couleur des jeunes et leurs habitudes de déplacement ont évolué en réponse à la forte prédation.

De plus, la couleur du poussin lui permettrait également de se confondre avec les feuilles qui constituent son nid.

L’étude publiée dans The American Naturalist : Morphological and Behavioral Evidence of Batesian Mimicry in Nestlings of a Lowland Amazonian Bird.

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