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Alors qu’un impact d’astéroïde représente un risque réel pour la vie et les biens, l’Homme tente depuis des décennies de connaitre leurs fréquences et de les prévoir. Les scientifiques du Jet Propulsion Laboratory de la NASA ont traité des données à partir des informations du département de la défense américaine pour les regrouper, engendrant un ensemble saisissant de données couvrant 20 ans.

Elles soulignent la fréquence de ces boules de feu, la plus importante étant l’impacteur Tcheliabinsk, qui a blessé des milliers de personnes en Russie le 15 février 2013.

Les nouvelles données permettront d’améliorer notre compréhension de la fréquence et de la présence des petits et grands astéroïdes qui induisent des risques pour les zones habitées n’importe où sur Terre.

Les données des capteurs du gouvernement américain, des satellites "d’alerte avancée" destinés à la surveillance des lancements de missiles (des ennemis potentiels) ainsi que des enregistreurs d’infrasons au sol, présentent la répartition des astéroïdes percutant l’atmosphère de la Terre. Elles montrent que ces évènements sont uniformément distribués dans le monde entier.
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Elles montrent également comment l’atmosphère de la Terre fait office de “bouclier supérieur” qui empêche la pénétration et l’impact de petits astéroïdes sur la surface. Même l’astéroïde Tcheliabinsk, avec ses 20 mètres de large, a explosé en plein vol, dissipant la puissance d’une explosion nucléaire à 29,7 km au-dessus de la surface. Sinon, cet astéroïde aurait effacé une grande partie de la ville; Il y a aussi une part de chance, Tcheliabinsk est entré avec un angle faible amenant à sa plus forte “dissipation”. Alors que bon nombre explosent dans la haute atmosphère, un vaste champ parsemé de petits fragments se produit souvent. Dans les temps anciens, des villes et des villages ont déclaré avoir été victime d’une pluie de pierres venue du ciel.

A consulter sur le sujet : “Depuis 2001, nous avons échappé à la menace “nucléaire” de 26 astéroïdes”.

La NASA et le JPL ont souligné que l’investissement dans la détection précoce des astéroïdes a augmenté de 10 fois au cours des 5 dernières années. Les chercheurs à l’Institut SETI ont développé un réseau de caméras plein ciel qui ont déterminé les orbites de plus de 175 000 météores qui ont brûlé dans l’atmosphère. Et la Fondation B612, dirigée par d’anciens astronautes Ed Lu et Rusty Schweikert, a conçu un télescope spatial appelé Sentinel qui sera destiné à trouver les astéroïdes dangereux pour ainsi aider à protéger la Terre sur des siècles dans le futur.

En bref, les astéroïdes sont considérés comme de la roche de l’espace de plus de 1 mètre et ceux plus petits sont appelés des météorites : “Comment faire la différence entre une comète, un astéroïde, un météoroïde, un météore et une météorite ?

Le graphique montre qu’un évènement de type Tcheliabinsk peut être prévu environ tous les 30 ans même si l’incertitude est grande. Les nouvelles données peuvent réduire cette incertitude. Des “impacts” comme l’’évènement de la Toungouska, qui pourraient détruire une région métropolitaine de la taille de Washington, sont moins fréquents, environ une fois par siècle. 

Une magnifique représentation (librement inspirée) de l’évènement de la Toungouska  par Don Davis à partir de l’International Space Art Network

Les astéroïdes plus petits sont beaucoup plus fréquents, les plus grands moins.  Et fort heureusement, la Terre est petite par rapport au volume de l’espace, même de celui occupé par notre système solaire. En outre, 69% de la surface de la Terre est recouverte par les océans. Les humains occupent seulement environ 10% de la surface de la Terre. Cela réduit les chances d’un impact d’astéroïde sur une zone peuplée par un facteur de dix.

Au total, le risque des astéroïdes est très réel comme la démontrée l’évènement de Tcheliabinsk. Depuis le moment de l’impact Toungouska en Sibérie en 1908, la population humaine a quadruplé. Le nombre de villes de plus de 1 million est passé de 12 à 400.

Réalisant combien et à quelle fréquence ces impacts d’astéroïdes se produisent, avec la croissance de la population humaine dans les cent dernières années, soulève l’urgence de l’utilisation d’outil de détection des astéroïdes proches de la Terre, comme le futur télescope Sentinel de B612 qui pourrait trouver tous les objets dangereux en moins de 10 ans, alors que les observations au sol prendront 100 ans ou plus.

Sur le site de la NASA : New Map Shows Frequency of Small Asteroid Impacts, Provides Clues on Larger Asteroid Population et sur l’Earth Observatory : Mapping Fireballs.

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