*Le titre, inspiré des 7 toutes petites minutes de terreur qui ont précédé l’atterrissage du Curiosity sur Mars.
L’Agence Spatiale Européenne (ESA) se prépare pour l’une de ses plus ambitieuses manœuvres spatiales : poser l’atterrisseur Philae, de la sonde Rosetta, sur une comète, demain.
Après avoir rattrapé la comète en août et en orbite autour depuis, le temps est enfin venu pour Rosetta d’essayer de compléter sa mission qui consiste à fixer un véhicule d’origine humaine sur 67/P Chuyurmov-Gerasimenko, la comète en forme de canard en plastique qui poursuit sa course vers le Soleil. La mission dure depuis dix ans et l’objectif global est d’utiliser des échantillons de la comète pour mieux comprendre les origines du système solaire.
Les comètes sont considérées comme les éléments primitifs et constitutifs du système solaire qui sont littéralement figés dans le temps. Elles ont peut-être joué un rôle dans "l’ensemencement" de la Terre avec de l’eau et, éventuellement, les ingrédients de base pour la vie.
Au cours de ces 4 derniers mois, l’équipe en charge de la sonde rechercha un endroit pour poser en toute sécurité Philae et identifia initialement cinq sites potentiels, avant de sélectionner le plus approprié, d’abord désigné le site J et par la suite nommé Agilkia.
Bon nombre de calculs complexes ont été traités pour garantir à Philae les meilleures chances d’un atterrissage en toute sécurité, mais une fois qu’il sera lancé, il n’y aura pas moyen de changer sa trajectoire. Au cours de sa descente, il va tomber lentement, à la vitesse de “marche d’un humain”, sans propulsion ou guidage. Il accumulera de la vitesse sous l’influence du faible champ gravitationnel de la comète et sera stabilisé par un volant d’inertie interne.
Le guru aura ainsi consacré 14 articles sur le sujet, plus encore que sur l’atterrissage du Curiosity, c’est dire son état d’excitation (du plus ancien, au plus récent) :
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Après 3 ans d’hibernation, Rosetta est prête à se réveiller pour son rendez-vous avec l’astéroïde 67P
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Sur la taille de la grosse comète que rencontrera bientôt la sonde Rosetta
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La comète, bientôt visitée par la sonde Rosetta, ressemble à un gros canard en plastique
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Aujourd’hui, Rosetta va enfin effectuer sa rencontre avec la comète Churyumov-Gerasimenko (livestream)
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Cartes postales de l’espace : les photos de la rencontre de Rosetta avec son gros canard rugueux
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La comète 67/P Chuyurmov-Gerasimenko à 104 km de distance et en 3D… ou pas
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Où atterrir sur le gros canard de l’espace ?
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En attendant l’atterrissage de Philae sur le gros canard en plastique, un patchwork de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko
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Le Selfie d’un robot de l’espace accompagné de sa comète
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La zone d’atterrissage sur la comète Churymov-Gerasimenko a été sélectionnée (vidéo)
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La comète Churyumov-Gerasimenko en pleine rotation et en 3D (vidéos)
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Un gros rocher en HD sur le gros canard de l’espace
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Vous n’aimeriez pas sentir l’odeur de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko
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Sur l’origine du nouveau nom attribué au site d’atterrissage de la sonde Rosetta sur son gros canard en plastique
Le planning des évènements
Philae devrait toucher le gros canard en plastique entre 15h22 et 16h02 (Paris) après avoir été déployé à 9h35 à une distance de 22,5 km à partir du centre de la comète, ce mercredi (12 novembre). La confirmation de son atterrissage ne sera reçue qu’une heure après (17:00) sur Terre. Cependant, l’ESA précise que ce timing pourrait varier.
Pendant la descente, des images seront prises et d’autres observations de l’environnement de la comète seront effectuées. Une fois que l’atterrisseur aura touché le sol, avec l’équivalent d’une “marche d’homme”, il va utiliser des harpons, dont la force sera contrecarrée par un propulseur, et des vis à glace pour se fixer à la surface et l’empêcher de rebondir dans l’espace (l’attraction gravitationnelle de la comète n’est évidemment pas aussi forte que celle de la Terre). Il prendra alors une image panoramique sur 360 ° du site d’atterrissage pour aider à déterminer où et dans quelle orientation il a atterri. La phase scientifique initiale commencera alors : il percera la surface afin d’étudier la composition et il pourra constater, de près, le changement d’une comète alors que son exposition au soleil varie.
Les instruments de Philae détaillés sur le site de l’ESA ou du Centre national d’études spatiales :
Philae pourra rester actif sur la surface pendant environ 1 an et demi (60 heures sur batterie et des mois à l’aide de panneaux solaires). Son "vaisseau mère" sera ainsi la sonde Rosetta qui, même si Philae échoue, restera en orbite autour de la comète jusqu’en 2015. L’orbiteur continuera l’étude détaillée de la comète à l’approche du soleil, puis s’en éloignera. Philae finira noyé, grillé, englouti, rejeté dans l’espace …?? alors que 67P (glace et poussière) se rapprochera du soleil.
La toute dernière vidéo de l’ESA présentant virtuellement l’atterrissage de Philae, ses premières photographies et investigations scientifiques :
Les différentes sources de retransmissions (streaming/ live)
Il y a le choix…
Le streaming de l’ESA ci-dessous ou sur leur site : Rosetta #CometLanding webcast.
Le Cnes via YouTube (15h30, le 12 nov) ci-dessous ou sur leur site : ”En direct : atterrissage de Philae”.
Ou enfin, via le streaming vidéo de la NASA TV ou son Ustream.
En espérant que cette mission soit menée à bien… à demain pour le résultat !
Merci Guru pour tes articles toujours bien informés.
Je me demande quelle est la proba de succès de la mission. J’ai lu quelque part que c’est de l’ordre de 50%. Vu que la sonde est balancée au petit bonheur la chance sur une cible plutôt vaste, il y a au moins une partie du facteur qui est objectivable, c’est la proba qu’elle tombe sur un site favorable sur les images dont on dispose. Lesdites images donnent l’impression de dénivelés assez importants sur les contours des cratères, et si ce n’est pas qu’une impression cela fait déjà une bonne proportion de la zone cible qui n’est pas favorable. Quoi qu’il en soit il reste les cailloux mal placés. Un autre facteur objectivable par un bon connaisseur des missions spatiales est le problème technique en cours de processus, largage / atterrissage / fonctionnement de la sonde. Reste encore l’hypothèse d’un sol défavorable, on n’a peut-être aucune chance sans le savoir. Je serais curieux de lire une analyse un minimum détaillée des facteurs de risque. Peut-être qu’elle n’a pas été faite parce qu’il n’y avait vraiment pas photo sur le choix de toutes façons ?
Quoi qu’il en soit, voilà une partie de pile ou face bigrement intéressante !
PS Le guru a-t-il fait l’objet d’un quelconque effort de recherche sur la dysorthographie ?
…la force sera contrecarrer par…
Je me demande aussi s’il est approprié de parler d’atterrissage !