Pourquoi est-ce que tous les hipsters essaient de se différencier, mais finissent par se ressembler ? Jonathan Touboul, neuroscientifique mathématique au collège de France, vient de résoudre ce paradoxe de la physique statistique.

Si vous êtes aussi vieux que le Guru ou que vous venez de passer 4 ans dans une grotte, selon Wikipédia :

Le hipster contemporain est un individu tentant de se démarquer du reste de la société par des marqueurs culturels (musiques, opinions, usages quotidiens, lieux culturels…), vestimentaires (marques de vêtement spécifiques…) et physiques (port de la barbe pour les hommes, tatouages….).

Malgré leur volonté de sortir du lot, il semble impossible aux hipsters de suivre le rythme de la mode nécessitant aux vrai (hipsters) d’être en flux tendu pour maintenir leur caractère unique ou selon le résumé de l’article de recherche (lien plus bas) :

Dans des domaines aussi différents que la physique statistique et les verres de spin, les neurosciences, les sciences sociales, l’économie et les finances, les grands ensembles de personnes en interaction qui prennent leurs décisions soit en conformité (mainstream) ou contre (hipsters) la majorité sont omniprésents. Pourtant, le fait d’essayer par de grands efforts, d’être différent finit souvent par des hipsters prenant toujours les mêmes décisions, en d’autres termes tous pareils. Nous résolvons ce paradoxe apparent par l’étude d’un modèle canonique de la physique statistique, enrichi par l’intégration des délais nécessaires à l’information d’être communiquée. Nous montrons une transition de phase générique dans le système : lorsque les hipsters sont trop lents pour détecter les tendances, ils continuent à faire les mêmes choix et restent donc en corrélation avec le temps, tandis que leur tendance évolue dans le temps comme une fonction périodique. Cela est vrai tant que la majorité de la population est constituée d’hipsters.

Sinon, les hipsters seront, encore une fois, en grande partie alignés, vers une direction constante qui est imposée par les choix traditionnels.

Au-delà du choix du meilleur costume à porter cet hiver, cette étude pourrait avoir des implications importantes dans la compréhension de la dynamique des réseaux inhibiteurs du cerveau ou dans les stratégies d’investissement  en finance, ou la compréhension des dynamiques émergentes dans les sciences sociales, domaines dans lesquels des retards de communication et la géométrie des systèmes sont au premier plan.

L’étude publiée sur ArXiv (PDF) : The hipster effect: When anticonformists all look the same et repérée par le site Vocativ.