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Le maître du suspense, Alfred Hitchcock,  manipulait avec aisance le stress de son public, une qualité qui a été utile à des neuroscientifiques. Quand ceux-ci ont projeté un épisode à suspens d’Hitchcock à des volontaires placés dans un scanner du cerveau, ils ont constaté que l’activité cérébrale d’un homme qui était plongé dans un état végétatif pendant 16 ans était étonnamment similaire à celle de personnes conscientes et en pleine forme.

Au cours des dernières années, les scientifiques ont lentement progressé vers la communication avec les patients atteints de lésions cérébrales, qui ne peuvent pas parler ou marcher, mais qui ont encore un minimum de conscience (syndrome d’éveil non-répondant à ne pas confondre avec le syndrome d’enfermement). La présence de celle-ci, était difficilement vérifiable/ mesurable, jusqu’à ce que l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) révèle de remarquables résultats.

Retour en 2006, des scientifiques ont trouvé qu’une femme dans un état végétatif, à qui on avait demandé d’imaginer jouer au tennis dans un IRMf, présentait une activité cérébrale similaire à celle d’un cerveau sain. La découverte a choqué les neuroscientifiques, dont la plupart estimaient que ce type de patients n’étaient pas conscients.

Dans une nouvelle étude, publiée cette semaine (lien plus bas), des chercheurs en neurosciences (Université de Western Ontario et The Brain and Mind Institute, Canada) ont projeté un épisode condensé de la série Alfred Hitchcock présente à plusieurs volontaires sains et à deux patients dans un état végétatif persistant.

L’histoire de l’épisode qui a été réduit à 8 minutes :

Un enfant de 5 ans trimballe un révolver partiellement chargé qui, pour lui, est un jouet, dans son voisinage, un quartier de banlieue. Il crie "bang" à chaque fois qu’il vise quelqu’un et appuie sur la gâchette.

Pour l’un des patients, les aires sensorielles de son cerveau étaient actives, mais il n’y avait pas de signe d’une compréhension plus profonde. Mais pour l’autre patient, un homme de 34 ans, ses aires frontales et pariétales étaient plus actives au moment du suspense, tout comme chez les volontaires sains.

Ainsi, l’étude montre que les films et les séries télés d’Hitchcock pourraient être utilisés comme un simple test de la conscience.

La revue Nature révèle un détail un peu réconfortant :

Depuis que l’homme de 34 ans a perdu conscience, à 18 ans, après avoir été agressé, son père l’emmenait au cinéma tous les mercredis.

Il (son père) sait donc désormais qu’il a vraiment pu en profiter…

L’étude publiée sur PNAS : A common neural code for similar conscious experiences in different individuals, via Nature : Hitchcock thriller reveals busy mind in ‘vegetative’ man.

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