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Magic Mushrooms@GuruMeditation

La psilocybine, le composé psychédélique de certains champignons hallucinogènes, peut profondément modifier la conscience. Toute personne qui en a consommé sait que l’expérience est surréaliste et onirique. Des neuroscientifiques en ont découvert la raison : l’ingrédient actif, la psilocybine, induit des changements dans le cerveau qui sont étrangement semblables à ce qui se passe quand nous rêvons.

Pour le déterminer, les chercheurs de l’Imperial College London (Angleterre) et de l’université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main (Allemagne), ont injecté de la psilocybine liquide à 15 personnes alors qu’elles étaient couchées dans un scanner IRMf. Les scanners montrent l’écoulement du sang à travers les différentes régions du cerveau, ce qui donne une mesure de leur niveau d’activité. Les images, prises pendant que les bénévoles étaient sous l’influence de la drogue, ont été comparées à celles obtenues lorsque ces mêmes personnes ont reçu, toujours par injection, un placebo.

cortex cingulaire antérieurCette étude a révélé que durant les effets de la psilocybine, il y a une activité accrue dans l’hippocampe et le cortex cingulaire antérieur (ci-contre), les zones impliquées, entre autres, dans les émotions et la formation des souvenirs. Celles-ci sont souvent appelées zones primitives du cerveau parce qu’elles furent les premières à évoluer.

Dans le même temps, une diminution de l’activité a été observée dans les régions “moins primitives”, celles des fonctions cognitives dites supérieures du cerveau associées à la maitrise de soi et à la pensée supérieure (raisonnement, conscience), comme le thalamus, cortex cingulaire postérieur et le cortex préfrontal médian.

Ce modèle d’activité est similaire à ce qui peut être observé quand quelqu’un est en train de rêver. Selon les chercheurs, les zones impliquées font partie d’un ancien système d’émotion du cerveau et les psychédéliques facilitent un état de conscience “étendu/ élargi” :

Cela correspond à l’idée que les psychédéliques augmentent votre gamme d’émotions.

En mettant de côtés l’aspect neuroscientifiques, les résultats pourraient avoir des applications pratiques : la psilocybine, avec d’autres psychédéliques comme le LSD, pourrait être utilisée dans des thérapies en raison de leur capacité à “atteindre” profondément les zones primaires du cerveau.

On sait que le fait de rêver semble être un vecteur essentiel pour le traitement et l’apprentissage émotionnel inconscient. En utilisant la psilocybine pour entrer dans un état de rêve, des personnes pourraient faire face aux stresses induit par un traumatisme ou à la dépression.

Cela pourrait aider à supprimer les nuisances de l’autodéception qui entrave notre capacité à changer et à grandir.

Ainsi, l’équipe veut maintenant explorer l’utilisation potentielle des champignons hallucinogènes, du LSD et d’autres drogues psychédéliques pour traiter la dépression.

L’étude publiée dans la revue Human Brain Mapping : Enhanced repertoire of brain dynamical states during the psychedelic experience.

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