La peau du requin est un rêve pour les concepteurs de maillot de bain et autre combinaison de plongée. Au microscope, sa surface rugueuse fait ressortir une mystérieuse matrice de minuscules structures en forme de dents. Des scientifiques ont pris pour objectif de la recréer artificiellement à l’aide de l’impression 3D, dans l’espoir de libérer ses secrets de pénétration aquatique.
La peau de requin imprimée en 3D (en image d’entête) est l’œuvre de George Lauber et son équipe de l’université Harvard, qui ont commencé par numériser un morceau de peau de requin mako acheté sur un marché aux poissons. Puis ils ont passé un an à tenter de la reproduire en laboratoire. Le résultat final est un substrat flexible comportant de petites écailles, appelées denticules, qui couvrent normalement le corps du requin.
Une véritable peau de requin au microscope électronique (Australian Museum) : 
Bien que les imprimantes 3D peuvent reproduire des structures complexes, la finesse n’est pas parfaite : les denticules sont 10 fois plus grands que dans la nature en raison de la résolution limitée de la machine.
Pourtant, quand Lauber et son équipe ont testé la peau synthétique de requin dans l’eau, elle s’est révélée performante. La peau imprimée a été collée à une feuille souple qui imitait la nage d’un poisson. À faibles vitesses, la surface rugueuse a réduit la trainée de 8,7 % par rapport à une surface parfaitement lisse.
Cela semble paradoxal, mais la forme de ces denticules canalise l’eau, évitant la formation de minuscules tourbillons qui ralentissent même les surfaces lisses. Avec une imprimante 3D, les chercheurs espèrent optimiser la forme et l’espacement des denticules afin de la rendre encore plus performante. Il faudra quand même attendre encore un bon moment avant de profiter d’un maillot de bain en peau de requin synthétique…
La recherche détaillé dans une étude publiée sur The Journal of Experimental Biology : Simulated shark skin boosts swimming.
