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Tout commence en 2009, lorsqu’une analyse épidémiologique menée par deux universités américaines (Carleton et l’université d’Ottawa) a fait ressortir qu’une épidémie de zombies lents était susceptible de conduire à l’effondrement de la civilisation, si elle n’était pas traitée rapidement. Sur la base de leurs modélisations mathématiques, les auteurs ont conclu que les stratégies offensives étaient beaucoup plus fiables que les stratégies de mise en quarantaine, en raison des divers risques qui peuvent la compromettre. Ils ont également constaté que l’élaboration d’un remède ne ferait que laisser quelques humains vivants, ce qui serait insuffisant pour ralentir le taux d’infection.

Sur une plus longue échelle de temps, les chercheurs ont constaté que tous les humains finiraient morts ou morts-vivant, car le principal risque épidémiologique des zombies, outre les difficultés pour les neutraliser, c’est que leur population ne cesse de croitre. Les  générations d’humains "survivants " auront tendance à nourrir les populations de zombies, les dépassant ainsi en nombre. Les chercheurs expliquent que leurs méthodes de modélisation peuvent être applicables à la propagation d’opinions politiques ou de maladies ayant une infection dormante. (L’étude : When Zombies attack ! : mathematical modelling of an outbreak of zombie infection)

La semaine dernière et pour faire suite à la précédente recherche, des scientifiques ont publié une étude (lien plus bas) qui explore la possibilité qu’une “apocalypse zombie” puisse déjà avoir eu lieu dans d’autres zones de l’univers. Son titre : “Une explication nécro-biologique au paradoxe de Fermi”.

Réalisée par Stephen Kane (université de San Francisco et du Center for Global Extinction Pandemic Control) et son collègue, Franck Zelziz de l’Institut Planetary Defense (…), L’étude présente une équation de Drake modifiée, qui révèle qu’il pourrait y avoir plus de 2500 planètes infestées de zombies à moins de 100 parsecs (326 années-lumière) de notre système solaire. Le principe qui sous-tend ce calcul est assez simple : un nombre croissant d’exoplanètes  de la taille de la Terre ont été découvertes, dont un grand nombre pourrait être en orbite dans la zone habitable de leur étoile hôte. Ceci, à son tour, augmente la probabilité que la vie est relativement commune dans l’univers.

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Mais l’évolution de la vie sur Terre a été accompagnée par des relations symbiotiques entre les espèces animales, les bactéries, les virus et tous ses parasites qui utilisent les animaux comme hôtes. Le résultat fut une longue histoire de pandémies mortelles, comme le choléra, la grippe, la variole et  le “Zombie-isme“ désigné dans cette étude : “Spontaneous Necro-Animation Psychosis” ou SNAP. Il va de soi que cela pourrait être un phénomène à l’échelle cosmique.

La fréquence prévue de planètes SNAP explique une contradiction qui a longtemps troublé l’idée que la vie intelligente est commune : le paradoxe de Fermi. Selon le principe du paradoxe, l’échelle de temps pour qu’une civilisation extraterrestre se propage dans toute la galaxie est trop courte par rapport à la durée de vie stellaire et donc nous devrions déjà avoir rencontré nos voisins. Notre travail ici montre que la résolution du paradoxe est assez simple. La désolation d’une civilisation exige seulement qu’elles rencontrent un cas de SNAP pendant leur phase d’exploration et elle s’effondrera. Ne répétons pas l’histoire en se précipitant où nos prédécesseurs auraient dû craindre de marcher.

L’étude est encore à un stade préliminaire. Personne n’a encore rien observé. Mais si quelqu’un y est parvenu en utilisant les méthodes très sophistiquées que Kane et Zelziz décrivent, ils doivent, selon les chercheurs, faire ce qui suit :

D’abord, s’hyper-ventiler dans un sac en papier. Deuxièmement, appeler la personne qui occupe la plus haute fonction de votre pays, tout en poussant des cris hystériques. Ces actions n’auront aucune influence sur la situation, mais cela vous donnera la sensation d’avoir réellement fait quelque chose d’utile.

Selon nos connaissances, des zombies, même exotiques, finiront par se décomposer comme tout autre cadavre pourrissant. Lorsque cela se produit, la décomposition entrainera la libération de gaz. Si leur empreinte biochimique ressemble à ce que nous avons sur Terre, ces gaz seront composés de dioxyde de carbone, d’une pincée de sulfure d’hydrogène, d’un iota d’ammoniac et d’un petit souffle de méthane.

En théorie, nous pouvons détecter ces exoplanètes à distance par la recherche de signatures de ces gaz dans l’atmosphère d’une exoplanète. La qualité de la signature dépendra de la biomasse de la planète et si la décomposition de l’espèce infectée a atteint un niveau apocalyptique. Les scientifiques ont modélisé ce à quoi ressemblerait l’atmosphère terrestre dans deux scénarios différents : si le virus zombie infecte moins de 10 % de la biomasse humaine et animale et si il en infecte 90 %.

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Entre les humains et les animaux, la Terre contient environ 1 050 millions de tonnes de biomasses. Même si le premier scénario devait se produire et que moins de 10 % ait été infecté, le volume de gaz libérés dans l’atmosphère aurait une incidence sur le réchauffement induit par l’effet de serre de la Terre et augmenterait ainsi la température moyenne de surface de 10°C.

Bien que le nombre d’exoplanètes “zombifiées” pourrait atteindre les milliers, nos chances d’observer les signatures des gaz provenant de la décomposition des morts-vivants sont limitées.

En raison de l’aspect animé d’un zombie et son désir d’infecter d’autres personnes, le cadavre est toujours exposé aux éléments. En outre, les conflits entre les zombies et ceux qui n’ont pas encore été infectés entraineront une augmentation des températures. La combinaison de ces deux effets environnementaux fera accélérer la vitesse de décomposition et donc de produire une fenêtre relativement brève dans laquelle les signatures de l’apocalypse peuvent persister dans l’atmosphère.

Pour une planète avec une biomasse similaire à la Terre, les scientifiques estiment que les “Nécrosignatures” persisteront dans l’atmosphère à des niveaux suffisamment élevés pour que nous les observions durant trois années. Par conséquent, nous avons besoin de surveiller, d’identifier et de cataloguer en permanence toutes les planètes SNAP contaminées pour éviter de futures rencontres avec un virus zombie, selon les scientifiques.
Le problème, c’est que notre technologie actuelle n’est pas suffisamment sophistiquée pour identifier les planètes SNAP. Nous aurions besoin d’au moins 10 télescopes aussi puissants que le James Webb (pas encore déployé) pour être capable de contrôler, avec suffisamment de détails, toutes les étoiles dans la Voie lactée.

Les scientifiques concluent :

Quelle que soit l’action entreprise, nous devons activement chercher à répondre à la menace et à atténuer le risque d’anéantissement par l’infection d’une exoplanète zombie.

L’étude soumise pour publication dans la revue Necronomicon (ArXiv- PDF) : A necro-biological explanation for the Fermi paradox.

Quelques précisions sur l’adresse exacte du chercheur, Franck Zelziz, de cette étude : Planetary Defense Institute – Zombie Division, Château Morts-Vivants, Bordeaux, France. Ah ! et désolé pour l’absence du Guru le 1er avril…

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