En 2011, Votre Guru vous avait déjà décrit la découverte d’une résistance développée par un insecte, la chrysomèle des racines, face à un type de maïs génétiquement modifié, dans son article : "Chrysomèle 2 – Maïs OGM 1 : Des insectes ont développé des résistances aux maïs génétiquement modifiés pour les faire disparaitre".
Ce mois-ci, une étude de l’université de l’Iowa nous en dit un peu plus sur les erreurs commises, qui ont certainement à voir avec l’appât du gain, l’argent…Dallas, Sue Helen…
Effectuons un rappel : le maïs Bt est un type de maïs qui a été modifié avec des gènes de la bactérie Bacillus thuringiensis pour produire son propre insecticide, protégeant la plante de toutes sortes de parasites. Sorti en 1996, le maïs Bt est maintenant cultivé dans les trois quarts des récoltes de maïs américain et il représente environ 40 % de la surface totale d’OGM cultivés dans le monde. Pourtant, la nature à trouvé un moyen : par la sélection naturelle, la chrysomèle des racines du maïs a développé une résistance à l’insecticide.
Cependant, au début de ce millénaire, les scientifiques qui étudient l’évolution de la résistance aux insecticides ont averti de problèmes imminents. Toutes les chrysomèles des racines qui pourraient survivre à l’exposition au Bt auraient à disposition un grand champ ouvert dans lequel se reproduire, à moins que la récolte ait été bien gérée, la résistance émergera rapidement.
Pour les scientifiques, la clé d’une gestion efficace était de placer des "refuges" à côté des cultures OGM, dans lesquels auraient été plantés du maïs non Bt. Dans ces zones, la chrysomèle des racines resterait sensible à la toxine Bt. En s’accouplant avec des vers qui auront fait évoluer, par hasard, une résistance au Bt dans des domaines voisins, ils auraient empêché cette résistance de s’installer /s’accumuler fermement dans le patrimoine génétique de l’insecte.
Selon les recommandations de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) en 2002, il était suggéré aux agriculteurs américains, que ces zones refuges devaient représenter 50 % de chacun de leur champs. Mais les semenciers (vendeurs de graines) ont résisté et même l’EPA elle-même, qui a fait passer à entre 5 et 20 % la superficie de ces refuges. De nombreux agriculteurs n’ont même pas suivi ces recommandations. Et voilà comment la nature a poursuivi sa route…
Il y a encore d’autres insectes qui sont affectés par le Maïs Bt, mais pour combien de temps ?
Cette résistance, de la chrysomèle des racines, a été étudiée par le département entomologie de l’université de l’Iowa et leur document de recherche est publié sur PNAS : Field-evolved resistance by western corn rootworm to multiple Bacillus thuringiensis toxins in transgenic maize.
Bonsoir
Je me permets d’apporter une petite précision importante à votre article.
La présence d’insectes dit résistants avérés n’est pas un fait nouveau.
Cette résistance à un insecticide ou à une protéine Bt est intrinsèquement liée à une pression de sélection.
Cela signifie que l’événement GM (OGM) n’est pas la cause de cette résistance comme vous semblez le suggérer dans votre article.
Depuis longtemps ce phénomène de résistance est bien connu chez les bioagresseurs des plantes cultivées non GM.Les « résistances » concernent les insectes, les adventices et les maladies fongiques ou cryptogamiques.
Les caractères donnant à cet insecte la possibilité de résister à la toxine Bt sont depuis longtemps présents dans cette population d’insectes (chrysomèles ou d’autres insectes d’ailleurs).Et cela, bien avant l’introduction des PGM.
Cette pression de sélection insecticide permet à cet insecte d’avoir une présence majoritaire au champ quand normalement, celui-ci est en général minoritaire.
Cette pression de sélection s’explique donc par une utilisation excessive d’insecticides ou mal raisonnée ayant des modes d’actions identiques. Ou là en l’occurrence par des rotations trop courtes de cultures de maïs Bt ou d’autres PGM Bt possédant toujours les mêmes protéines Cry.
Alors en effet, comme le signale à juste titre votre article il est important de gérer les phénomènes de résistances qui encore une fois ne sont pas liés au fait qu’une plante cultivée soit GM.
Bien cordialement
L’article est très intéressant pour le déroulement de l’étude et la démonstration du choix politique/lobbiste/financier :
« Mais les semenciers (vendeurs de graines) ont résisté et même l’EPA elle-même, qui a fait passer à entre 5 et 20 % la superficie de ces refuges. De nombreux agriculteurs n’ont même pas suivi ces recommandations. »
Merci chouaneur pour le complément d’information.
On peut quand même conclure que l’usage important de ce maïs a fait émerger par voie de sélection naturelle cet insecte résistant.
L’uniformisation des champs de maïs avec une seule variété de maïs « sensé » être résistant a maintenant ouvert une autoroute pour la prolifération de ces insectes.
On peut pousser l’interprétation :
Par ce mauvais choix/mauvaise gestion, le fameux maïs OGM résistant (vendu plus cher, à racheter chaque année, …) ne va plus servir.
Les semenciers vont devoir recréer une nouvelle souche de maïs résistant.
Cela va créer une « course à l’armement » entre les semenciers & les insectes (et on sait qui va la gagner), course qui aura sans aucun doute à terme des impacts bien plus importants sur notre santé que sur la santé des insectes.
Cordialement.
Bonjour
L’article est très intéressant pour le déroulement de l’étude et la démonstration du choix politique/lobbiste/financier :
« Mais les semenciers (vendeurs de graines) ont résisté et même l’EPA elle-même, qui a fait passer à entre 5 et 20 % la superficie de ces refuges. De nombreux agriculteurs n’ont même pas suivi ces recommandations. »
—Les agriculteurs qui ne font pas de refuges ne sont pas dans une démarche de bon sens professionnel.L’agriculteur qui fait le choix de cultiver une PGM ou pas, ne le fait pas pour faire plaisir à une compagnie semencière, à ses actionnaires et à des politiciens.
Ce choix est le résultat d’une attente technico-économique satisfaisante pour lui tout simplement.
Merci chouaneur pour le complément d’information.
——De rien.
On peut quand même conclure que l’usage important de ce maïs a fait émerger par voie de sélection naturelle cet insecte résistant.
——Oui bien sûr mais cela ne met pas en cause l’événement GM.La présence de bioagresseurs résistants n’est pas une nouveauté.Et cela peu importe la plante cultivée (GM ou pas GM).
L’uniformisation des champs de maïs avec une seule variété de maïs « sensé » être résistant a maintenant ouvert une autoroute pour la prolifération de ces insectes.
—–Il faut changer de variété Bt (protéines Cry différentes et (ou) empilées) en évitant les stratégies favorisant une pression de sélection tout simplement.
On peut pousser l’interprétation :
Par ce mauvais choix/mauvaise gestion, le fameux maïs OGM résistant (vendu plus cher, à racheter chaque année, …) ne va plus servir.
Les semenciers vont devoir recréer une nouvelle souche de maïs résistant.
——-Les variétés de maïs vendus sont des hybrides (GM ou pas GM).Par nature dans ce cas là, il faut mieux racheter de la semence tous les ans.
Encore une fois si les agriculteurs (ils ne sont pas tous idiots) achètent ces variétés GM plus chers c’est qu’ils y trouvent un intérêt technico-économique certain.Si cela n’était pas le cas, il y a longtemps qu’ils ne les cultiveraient plus.
Les variétés Bt sont nombreuses et l’insertion (empilement) de différentes protéines Cry aide à contourner la résistance.
Cela va créer une « course à l’armement » entre les semenciers & les insectes (et on sait qui va la gagner), course qui aura sans aucun doute à terme des impacts bien plus importants sur notre santé que sur la santé des insectes.
——-Depuis que l’homme fait de l’agriculture et qu’il sélectionne des plantes cultivées c’est toujours comme cela.Les bioagresseurs ne font pas de cadeau aux plantes cultivées et in fine à notre santé.
Quels impacts sur votre santé craignez vous ?
Cordialement
« cela ne met pas en cause l’événement GM »
oui, je pense comprendre votre remarque : la menace de l’insecte résistant n’est pas apparue suite à la plantation des OGM, elle existait déjà avant.
« Il faut changer de variété Bt (protéines Cry différentes et (ou) empilées) en évitant les stratégies favorisant une pression de sélection tout simplement. »
Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par « éviter les stratégies favorisant une pression de sélection ».
A long terme, si les insectes non résistants ne prolifèreront plus, nous ne verrons pratiquement que des insectes résistants proliférer.
Et pour lutter contre ces insectes, l’industrie agricole devra trouver des substances plus puissantes, plus efficaces.
Ces substances (insecticides, fongicides, pesticides, …) sécrétés par la plante, nous allons les ingérer.
Pour l’instant, le taux d’exposition est, je l’espère, très faible/insuffisant pour impacter sur notre santé.
Mais la « course à la puissance » augmentera l’exposition cumulée à ces substances (mais + autres légumes + autres fruits).
Et je pense personnellement que cela nous impactera encore plus :
Actuellement, un insecticide pulvérisé, on peut « nullifier » son impact en lavant/pelant les fruits & légumes.
Si le fruit/légume sécrète son insecticide, nous y serons directement exposés sans possibilité de le « nettoyer ».
« Actuellement, un insecticide pulvérisé, on peut « nullifier » son impact en lavant/pelant les fruits & légumes.
Si le fruit/légume sécrète son insecticide, nous y serons directement exposés sans possibilité de le « nettoyer ». »
Il faut déjà prendre en compte que ce n’est pas les mêmes pesticides qui sont pulvérisés et qui sont produits par les OGM.
Les pesticides chimiques sont de petites molécules synthétisées à base de pétrole, des efforts sont fait pour qu’elles soient spécifiques (qu’elles ne tuent que leur cibles), mais ce n’est pas pour autant qu’elle n’ont pas d’effet sur la santé humaine ou d’animaux non ciblés.
Les toxines Bt, qui sont les principaux (les seuls?) pesticides produits par des OGM, sont des protéines qui sont de part leur mode d’action extrêmement spécifique à leur cible, et qui sont digérées comme n’importe quelle protéine par les mammifères. Ca ne veut pas dire que leur toxicité pour l’homme est nulle, mais elle est beaucoup plus faible que les pesticides traditionnels.
Ensuite, avec avec l’avancée de la génétique, il sera possible de produire des OGM qui n’expriment pas la toxine dans les grains, ou qui n’expriment pas tout le temps la toxine mais uniquement quand il y en a besoin (donc bien avant la récolte). Donc il serait possible de faire du maïs Bt dont les grains seraient exempt de toxine Bt (parce que oui je suis d’accord que manger du pesticide, même s’il est censé être très peu toxique, on préfère éviter).
D’ailleurs puisque tu parles des fruits, faudrait déjà que les consommateurs revoient leurs exigences avant de râler quant à l’utilisation des pesticides. Je pensent pas que les arboriculteur s’amuseraient à faire 20 traitements par an contre la tavelure si les consommateurs acceptaient d’avoir quelques tâches sur leurs pommes.
Bonjour
Je vais essayer de faire simple.
« Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par « éviter les stratégies favorisant une pression de sélection ».
A long terme, si les insectes non résistants ne prolifèreront plus, nous ne verrons pratiquement que des insectes résistants proliférer.
Et pour lutter contre ces insectes, l’industrie agricole devra trouver des substances plus puissantes, plus efficaces. »
_____Eviter par exemple d’utiliser quand cela est seulement nécessaire toujours les mêmes insecticides ayant un même mode d’action sur la même cible (EX:action sur les neurotransmetteurs du système nerveux des insectes) quelque soit la plante cultivée (GM ou pas).Alterner le plus possible les modes d’actions des insecticides sur les insectes ciblés.
Eviter de cultiver des plantes GM Bt ayant toujours les mêmes protéines Cry dans la rotation.Alterner les plantes Bt avec des protéines Cry différentes ou utiliser des variétés avec plusieurs protéines Cry pour contourner la résistance (empilage).
Faire des zones refuges quant une plante cultivée est GM Bt pour préserver une population d’insectse non résistants afin que ceux-ci transmettent à une descendance ce caractère.
Le but est de diluer la présence d’individus résistants à une ou plusieurs protéines Cry.
Si vous êtes intéressé, il y a certaines pistes de recherches intéressantes.
Des exemples:
http://www.telegraph.co.uk/earth/agriculture/geneticmodification/9171407/Genetically-modified-wheat-that-repels-aphids-grown-by-British-scientists.html
http://blogs.rsc.org/ib/2012/06/14/genetically-modified-tobacco-plants-resist-aphid-attack/
http://www.bbsrc.ac.uk/news/food-security/2013/130107-f-fighting-insect-pests-with-genetic-targetin.aspx
http://news.jic.ac.uk/2014/02/gm-spuds-beat-blight/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+NewsFromTheJohnInnesCentre+%28News+from+the+John+Innes+Centre%29
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/74841.htm
http://www.bbc.com/news/science-environment-24958489
http://techno.ca.msn.com/actualites/un-nouveau-manioc-ogm-d%C3%A9fie-des-virus-d%C3%A9vastateurs-1
Encore une fois, la lutte contre des bioagresseurs, ravageurs des plantes cultivées existe depuis que l’homme fait de l’agriculture et sélectionne celles-ci.Rien de nouveau et cela sera tout le temps comme cela (PGM ou pas).D’ailleurs, cela est valable en médecine aussi.
« Ces substances (insecticides, fongicides, pesticides, …) sécrétés par la plante, nous allons les ingérer.
Pour l’instant, le taux d’exposition est, je l’espère, très faible/insuffisant pour impacter sur notre santé.
Mais la « course à la puissance » augmentera l’exposition cumulée à ces substances (mais + autres légumes + autres fruits).
Et je pense personnellement que cela nous impactera encore plus :
Actuellement, un insecticide pulvérisé, on peut « nullifier » son impact en lavant/pelant les fruits & légumes.
Si le fruit/légume sécrète son insecticide, nous y serons directement exposés sans possibilité de le « nettoyer ». »
______Une protéine Cry ingérée par un humain ne sera pas plus « dangereuse » ou à « risque » que les autres protéines (certaines sont des alcaloïdes toxiques naturels) que vous ingérez tous les jours.
La toxicité de elle-ci ne peut être activée uniquement si vous avez le récepteur bien spécifique pour cela présent sur l’épithélium de votre intestin (PH acide7) des insectes ciblés, spécifiquement les lépidoptères.
Donc aucun risque pour les humains et les mammifères en général (Animaux d’élevages).
De plus, ces protéines Cry disparaissent assez rapidement de l’ensilage (par exemple) sous l’action des microorganismes pendant la fermentation de celui-ci.Cela fait, qu’elles ne sont même plus présentes lors de la prise de nourriture par les animaux.
Sachez quand même que vous Ingérez en mangeant chaque jour environ 1 million de gènes étrangers .Votre système digestif les dégrade sans aucun problème si bien sûr vous êtes en bonne santé.
Pour les résidus de « pesticides », les LMR vous garantissent une très très large marge de sécurité bien en dessous des doses sans effets (DSE).
http://www.observatoire-pesticides.gouv.fr/index.php?pageid=184&ongletlstid=166&locator=Foire%20aux%20questions
http://www.codexalimentarius.org/normes-officielles/lmr-de-pesticides/fr/
http://www.efsa.europa.eu/fr/pesticides/mrls.htm
http://www.oecd.org/fr/env/ess/pesticides-biocides/oecdmaximumresiduelimitcalculator.htm
http://agriculture.gouv.fr/les-limites-maximales-de-residus
Pour votre info et pour lutter contre les idées reçues et préconçues.
http://www.agriculture-environnement.fr/dossiers,1/entretiens,5/pesticides-la-face-cache%CC%81e-des-plantes,918.html
Cordialement
Je ne sais pas si cela vient de moi mes ma rectification est tronquée.
Je recommence différemment.
« La toxicité de elle-ci ne peut être activée uniquement si vous avez le récepteur bien spécifique pour cela présent sur l’épithélium de votre intestin (PH acide7) des insectes ciblés, spécifiquement les lépidoptères. »
La toxicité de celle-ci ne peut être activée uniquement si vous avez le récepteur bien spécifique pour cela présent sur l’épithélium de votre intestin (PH acide inférieur à 7).Ce récepteur est présent dans l’intestin des insectes ciblés, spécifiquement les lépidoptères (intestin PH basique supérieur à 7).
Si cela peut-être corrigé pour une bonne compréhension.
Bien à vous et encore désolé.
Bonjour
Pour mieux comprendre comment cela « fonctionne », voici un article provenant du site « biofortified » (en anglais) qui me semble assez explicite.
En espérant que celui-ci atténue vos a priori.
http://www.biofortified.org/2014/04/how-does-bt-work/
Cordialement