Araignée assassin : sur l’origine morphologique de l’araignée pélican
Et oui, c’est bien une araignée et on comprend à ses formes pourquoi elle a été désignée en anglais “Pelican spider” (Archaeidae). C’est l’une des créatures préférées de la biologiste Hannah Wood, de l’université de Californie, qui les a décrites dans différentes études.
Les Archaeidae ne tissent pas de toile, mais elles ont fait évoluer plusieurs stratégies uniques de chasses. C’était nécessaire, car elles sont aranéophages, ce qui signifie qu’elles ne chassent que les autres araignées. Elles se sont hautement spécialisées dans un type de proie, mais on ignore si elles visent toutes les araignées, ou si elles s’attaquent seulement a des lignées spécifiques.
Elles vagabondent dans le feuillage, en marchant sur la pointe de leurs pattes, cachées à l’affut sous les feuilles des forets de Madagascar, d’Afrique du Sud et d’Australie.
Les araignées pélican sont des expertes pour pénétrer le repère des araignée, en utilisant leur première paire de pattes pour sentir, attirer et attaquer leurs proies. Tout comme l’insecte tueur d’araignées (assassin) Stenolemus bituberus, l’araignée pélican s’approche de la bordure de la toile de sa proie et attire celle-ci en titillant délicatement les fils de soie :
(Gifs crées à partir d’une vidéo d’Hannah Wood)
On ne sait pas encore si la malheureuse araignée est attirée par l’idée d’un futur diner empêtré dans ses fils ou si elle s’attend à une future rencontre amoureuse, quoi qu’il en soit, elle se rapproche…
Une fois à portée de ses longues pinces bordées de crocs appelées chélicères, elle saisit rapidement son futur repas. Ensuite, l’araignée pélican relâche une de ses chélicères et attend, sa proie empalée sur la seconde, que son venin agisse et qu’elle meure pour l’amener vers sa bouche.
Revenons au thème principal de cette description et du travail d’investigation d’Hanna Wood qui tente de déterminer l’origine évolutive des formes adoptées par certaines araignées, la morphologie de l’araignée pélican. Si celle-ci à un aussi long cou, qui est toujours égal en taille à ses chélicères et bien, c’est pour éviter que sa proie ne puisse la toucher. Celle-ci peut lui être néfaste et elle la tient sans risque, à distance, patientant le temps de l’agonie. Ses mâchoires sont si rapides, qu’elle peut aussi les utiliser quand se présente l’occasion d’une attaque éclair, qui ne nécessite pas d’attirer sa proie qui se trouve déjà à la bonne distance.
Les explications en anglais d’Hannah Wood lors d’une conférence pour la California Academy of Sciences :
Actuellement, Hannah Wood s’intéresse à une famille liée aux Archaeidae, les araignées Mecysmaucheniidae, qui ont une approche opposée de la chasse. Elles disposent d’un cou plus court et plus épais et elles misent tout sur l’extrême rapidité de leurs mâchoires. Elles sont si rapides qu’il est même difficile d’en voir le mouvement dans une vidéo enregistrée à 30 000 images par seconde.
Simulation chasse Mecysmaucheniidae (Hannah Wood)
Sur le site de la biologiste Hannah Marie Wood : Palpimanoid Spiders.
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L’obsession du Grand Guru pour les araignées a encore frappée!
Quel bonheur d’avoir enfin une connexion internet qui fonctionne ! Évidemment la première chose que j’ai faite a été d’aller rendre visite à Guru !
Elle est géniale cette araignée ! Et si dans l’article on n’a pas de réponse concernant les raisons évolutives qui lui ont fait prendre cette forme, je pense que si elle bouffe que des araignées, c’est parce qu’elle était discriminée à cause de sa difformité… ça explique aussi pourquoi les roux sont méchants