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escargot

Un nouvel ennemi menace nos paisibles et baveux escargots et pourrait conduire à leur disparition. Des scientifiques ont averti, cette semaine, que l’escargot deviendra une denrée rare, si la France ne parvient pas à enrayer une invasion de vers gluants venus d’Asie du Sud-Est.

Cette espèce vorace est appelée ver plat de Nouvelle-Guinée ou Platydemus manokwari. Il est déjà sur la liste des 100 espèces envahissantes les plus dangereuses au monde, car il a un insatiable appétit pour les escargots indigènes et les vers de terre, là où il a été introduit.

Les employés de jardins botaniques à Caen, en Normandie, ont demandé l’aide des scientifiques après avoir repéré un étrange et sombre ver plat, parmi leurs plantes en serre.

Selon leur étude (lien plus bas), l’équipe d’experts français du Muséum National d’Histoire Naturelle et du CNRS indique que les tests ADN ont confirmé leurs pires craintes : le Platydemus manokwari est arrivé en Europe. Selon Jean-Lou Justine (Musée National d’Histoire Naturelle), cette espèce est extrêmement invasive et il faudra, au plus tôt, stopper sa progression. C’est une menace pour tous les escargots en Europe.

Le P. Manokwari mesure environ cinq centimètres de long sur cinq millimètres de large.
Le dos est de couleur noire olive, avec un ventre blanc pâle où se trouve sa bouche. La tête (l’extrémité gauche dans la photo ci-dessous) est allongée, avec deux yeux noirs proéminents.Platydemus manokwari
Il a été introduit, parfois délibérément, dans plus de 15 pays et territoires dans le Pacifique.
Les biologistes sont alarmés par son appétit pour l’escargot. Le ver peut même poursuivre les gastéropodes sur les troncs d’arbres et, lorsqu’il n’y a plus d’escargots, il s’attaque à d’autres espèces du sol, comme les vers de terre.

Tirée de l’étude, un ver plat en plein diner : il a été dérangé et présente ainsi son pharynx cylindrique blanc sur son ventre, qui s’introduit et ingère les tissus mous de l’escargot. La proie est l’Eobania vermiculata, un escargot commun de la région Méditerranéenne.
Platydemus manokwari-escargot

Ce ver vit normalement dans les montagnes de Nouvelle-Guinée, à une altitude de 3 000 mètres et au-dessus, où la température est modérée. Des tests ont montré qu’il peut survivre à des températures avoisinant les 10 degrés Celsius, ce qui lui donne une bonne chance de survivre dans les régions tempérées d’Europe.
Le Platydemus manokwari représente donc une nouvelle et importante menace pour la biodiversité en France et en Europe, qui accueille des centaines d’espèces d’escargots, dont certains sont menacés d’extinction et protégées.
Le P. manokwari a un cousin éloigné, le ver plat de Nouvelle-Zélande (Arthurdendyus triangulatus), qui a déclenché une alerte à l’invasion en Europe occidentale. Il a envahi l’ensemble des îles britanniques du Nord et il a considérablement réduit la population des vers de terre qui jouent un rôle essentiel dans l’aération et la fertilisation des sols.
D’autres pays européens ont mis en place des mesures de surveillance dans le but d’éviter qu’il ne soit importé par les plantes et les produits agricoles.
L’étude publiée sur PeerJ : The invasive New Guinea flatworm Platydemus manokwari in France, the first record for Europe: time for action is now.

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