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Nous savons désormais que Mars était beaucoup plus humide qu’elle ne l’est maintenant. Avec l’aide de deux robots à roulettes, le Curiosity et l’Opportunity de la NASA, nous savons aussi que de grands volumes d’eau s’écoulaient et que la surface martienne est riche de minéraux formés en présence d’eau.

Malheureusement, comme Mars est petite et qu’elle ne dispose pas d’un champ magnétique global pour empêcher son atmosphère de s’enfuir dans l’espace, la planète en a perdu une grande partie et son eau, autrefois dynamique, s’est gelée dans sa croûte. Cependant, aujourd’hui des indices visuels de l’ancienne eau martienne peuvent être distingués depuis l’orbite.

Avec l’aide de caméra à très haute résolution HiRISE, à bord de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) de la NASA, les anciens et sinueux lits de rivières, qui ont sculpté le sol martien, apparaissent clairement. Cependant, ces lits de fleuve sont maintenant des crêtes tordues, créées après un processus d’érosion entrepris depuis plusieurs milliards d’années.

La particularité topographique de ces anciens lits est d’être actuellement inversée : ce qui était en dessous (le fond de la rivière martienne), est aujourd’hui relativement surélevé par rapport à la surface; la raison ? Quand coulent les rivières, sur leurs lits s’accumulent des sédiments qui se compriment et résistent ainsi mieux à l’érosion. Quand le cours d’eau  s’assèche, il ne reste qu’une grande cuve vide, mais après des millions d’années, le paysage environnant s’érode par les vents persistants, le balayant continuellement. Toutefois, l’ancien lit de la rivière s’érode beaucoup plus lentement (car les sédiments ont été durcis / compressés par l’eau qui a jadis coulé) et le paysage environnant s’érode beaucoup plus rapidement que le fond de l’ancien lit de la rivière, créant une arête inversée.

La plupart des caractéristiques que nous trouvons dans les rivières terrestres peuvent être vues dans ces méandres martiens. Sur Terre, les virages les plus serrés (les boucles du lit) de certaines rivières sinueuses peuvent être “coupés“, alors que l’eau érode sans relâche ses bords pour éventuellement se casser et laisser un bras mort (comme dans l’exemple martien ci-dessous et vous pourrez en trouver dans les exemples terrestres plus bas). Il semble donc que des formations similaires ont probablement été créées sur Mars.

Méandre martien (NASA/JPL/Université d’Arizona)

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Ci-dessous, un plan un peu plus large de la trace laissée par une ancienne rivière (fleuve) martienne captée par la sonde MRO (un petit morceau de cette grande image).empreinte2-rivière-Hirise-MARS

La Juruá, l’un des principaux affluents de l’Amazone, observée depuis l’espace (ISS) :Carauari-rivière-Juruá_ISS

Le delta du Nil (Egypte), depuis l’espace (satellite Terra) :nile-Egypte-ISS

Selon Alfred McEwen, responsable scientifique de la mission HiRISE et géologue à l’Université d’Arizona, cet exemple de fleuve martien a probablement été formé sur une longue période, contrairement aux canaux d’inondations soudaines observés ailleurs sur Mars.

Sur le site HiRISE : Sinuous Ridges and Meanders.

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