Sélectionner une page

Bourdon-alpin

Le bourdon des montagnes aurait la capacité de voler à des altitudes supérieures à celle de l’Everest.

Bon, il ne pourrait survivre au froid régnant au sommet, mais les chercheurs de l’Université de Berkley, en Californie, ont simulé la raréfaction de l’oxygène et la faible densité de l’air trouvé à ces hautes altitudes pour déterminer les limites de la capacité de vol du bourdon et ils ont trouvé qu’ils étaient capables de rester en vol à des altitudes extrêmement inhospitalières. Cela indique aussi qu’ils disposent d’un avantage face au réchauffement climatique.

L’équipe s’est rendue dans une chaîne de montagnes dans l’ouest de la Chine pour y prélever six bourdons mâles de l’espèce Bombus impetuosus, à environ 3 250 mètres. L’espèce vit à des altitudes alpines, mais elle ne diffère pas beaucoup des espèces similaires qui vivent près du niveau de la mer.

Les chercheurs ont placé les abeilles dans des boites scellées transparentes et ils ont ajusté les niveaux d’oxygène et la densité de l’air à l’aide d’une pompe manuelle pour simuler l’augmentation de l’altitude, tout en gardant une température constante.

Tous les bourdons étaient capables de voler dans des conditions équivalentes à une altitude de 4 000 m, et certains même à 9000 m, la hauteur du sommet du mont Everest.

L’équipe a utilisé une caméra vidéo pour étudier comment le modèle du battement d’ailes s’est modifié pour compenser l’air plus mince et les concentrations d’oxygène inférieures des altitudes élevées, en estimant que les abeilles auraient soit besoin de battre des ailes plus vites ou de leurs faire appliquer un mouvement plus ample pour garder leur corps en suspension. Les chercheurs ont constaté que les insectes ont augmenté l’angle avec lequel ils étendent leurs ailes à chaque battement, celles-ci atteignant presque leurs têtes et leur abdomen à chaque fois. Cette action a augmenté la quantité d’air qu’ils rabattaient, en aidant à renforcer l’élévation de leur corps.

Les résultats suggèrent que les bourdons ne sont pas limités par la capacité de leur vol lors de la recherche de lieux pour installer leurs colonies, mais par quelque chose d’autre, comme la disponibilité de carburant, le nectar des fleurs dont ils se nourrissent. Pour Dillon, cela pourrait être de bon augure pour les bourdons à l’avenir, alors que le changement climatique pourrait les forcer à s’installer à des altitudes plus élevées en raison des conditions de réchauffement à basse altitude.

Les résultats pourraient aussi aider le secteur de l’ingénierie aéronautique dans la conception d’avions capables de voler à des altitudes élevées. Les hélicoptères peinent à  effectuer des sauvetages au sommet du mont Everest en raison de la faible densité de l’air.

L’équipe tente maintenant de déterminer si les bourdons vivant à des altitudes inférieures sont également capables de voler à des altitudes élevées simulées, ou si c’est une adaptation spécifique aux bourdons alpins.

L’étude publiée le 4 février dans la revue Biology Letters : Surpassing Mt. Everest: extreme flight performance of alpine bumble-bees.

Pin It on Pinterest

Share This