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La pensée conventionnelle veut que l’univers et toute la matière en son sein aient jailli d’une explosion à partir d’un seul point, le bien nommé paradigme du Big Bang. Mais pour un physicien théorique allemand, cela ne serait jamais arrivé. A la place, l’univers aurait commencé vide et froid, émergeant lentement d’un Deep Freeze (profond gel).

Ce n’est pas la première fois qu’un physicien conteste le modèle cosmologique standard du Big Bang en posant l’explication d’un Deep Freeze. Retour en 2012, des scientifiques de l’Université de Melbourne et de l’Institut royal de technologie de Melbourne (RMIT) ont fait valoir que l’univers primitif aurait connu une transformation radicale, ou décalage de phase, d’une manière similaire à la façon dont un solide passe à l’état liquide. glace-fondue
Mais la théorie de Christof Wetterich, de l’Université de Heidelberg, est un peu différente et elle s’harmonise avec une précédente théorie, l’idée que l’Univers ne serait pas en expansion, il grossirait.

Dans son dernier document de recherche (lien plus bas), Heidelberg estime que notre univers a jailli d’un univers très froid et évoluant lentement. Au cours des échelles de temps cosmiques, les masses des particules élémentaires ont augmenté lentement tandis que la constante gravitationnelle a diminué. Dans le même temps, l’attraction newtonienne est restée inchangée. Le résultat est ce qu’il définit comme un modèle croisé à 3 paramètres, sans Big Bang. 

Cette logique conduit à une histoire cosmique dans laquelle l’univers subit encore l’inflation, mais ne continue pas nécessairement son expansion. Et au lieu de commencer avec un Big Bang, le temps avant l’inflation pourrait s’étendre dans un passé infini.

Aucune mesure ne peut prouver que les masses des particules sont restées constantes, car il est seulement possible de mesurer le rapport entre différentes masses, pas les masses elles-mêmes. Par exemple, toutes les masses de la Terre sont référencées à l’aide d’un kilogramme-étalon (Prototype International du Kilogramme) gardé dans une chambre forte en France. Ainsi, le modèle de Wetterich revient à dire que, au lieu d’un univers en expansion, la “règle” avec laquelle nous le mesurons se rétrécit.

Si les masses des particules ont augmenté, le rayonnement du début de l’univers lui donnerait l’air d’être plus chaud qu’il l’était réellement et les objets distants sembleraient s’éloigner même si ce n’est pas le cas. Cela expliquerait pourquoi l’univers semble être en expansion. Ainsi pour Wetterich les théories de l’origine cosmiques n’ont pas besoin d’emballer toute la matière en un seul point avant l’inflation, en évitant ainsi une singularité. L’univers aurait commencé clairsemé et froid, émergeant de ce congélateur après une période incroyablement longue. Dans ce modèle, dit-il :

Vous pouvez aller aussi loin dans le passé que vous le voulez, et le passé sera encore assez ennuyeux.

Pour Wetterich, il est possible d’obtenir des preuves de sa théorie par l’intermédiaire de l’énergie sombre ou des neutrinos.

L’étude sur arXiv : Hot big bang or slow freeze?

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