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Orchesella cincta

L’évolution a amené les collemboles à se reproduire d’une manière assez étrange. Les mâles, de ces minuscules arthropodes terricoles, n’ont jamais l’occasion de rencontrer leurs partenaires, à la place, ils déposent des gouttes de sperme sur des bâtons à l’attention des femelles.

Les mâles de l’espèce de collemboles, Orchesella cincta, ne font aucun effort pour répondre aux femelles. Au lieu de cela, ils errent sur les feuilles, s’arrêtant de temps en temps pendant quelques secondes, laissant derrière eux des tiges blanches surmontées de globes qui détiennent environ 1000 spermatozoïdes. Ces globules sont recouverts d’un revêtement brillant qui préserve le sperme pendant deux jours.
sperme-Orchesella cincta

Cela conduit à une concurrence non conventionnelle entre les mâles. Comme la biologiste Zaira Valentina Zizzari de l’université libre d’Amsterdam le souligne, les mâles recherchent les “poteaux à sperme” de leurs rivaux pour les détruire. Et par détruire, elle signifie qu’ils les mangent.

Compte tenu de la rivalité, il ne serait pas surprenant que les mâles engagés dans une course aux armements produisent davantage de tiges de sperme que leurs concurrents. Mais Zizzari a été surprise de découvrir que les mâles O. cincta fabriquent moins de paquets de sperme quand un concurrent en a déjà parsemé le quartier. La biologiste ce dit que, peut-être, il l’améliorait avec une sorte de sex-appeal supplémentaire. Pour tester cette idée, elle a offert à des femelles de laboratoire un choix de globes de mâles avec leurs rivaux ou ceux fabriqués par un mâle peu fréquenté.

Compte tenu de ces deux options, certaines femelles restaient posées là et, tout à coup, l’une d’entre elle se pressait vers une goutte de sperme pour la ramasser. D’autres faisaient le tour des gouttelettes offertes, les touchant délicatement avec leurs antennes. Pas convaincues, elles repartaient pour une nouvelle sélection.

Seulement 60 % des femelles ont pris une décision dans les 15 minutes. La plupart de celles qui se sont engagées avec le sperme (elles se touchent l’ouverture de leur appareil reproducteur avec celui-ci) ont craqué pour les gouttelettes produites par un mâle troublé par un rival à proximité. Il reste maintenant à connaitre se mystérieux filtre d’amour, à distance…

Et à propos de ces fabuleuses créatures, ils détiennent le record pour la plus profonde des créatures terrestres et ils disposent d’une peau qui leur permet de rester au sec et propre, en toutes circonstances.

L’étude publiée dans Biology Letters : Male–male competition leads to less abundant but more attractive sperm.

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