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araignée fronde

Une petite araignée, en Amazonie péruvienne, capture ses proies d’une manière très ingénieuse. A partir d’un point près du centre de sa toile, l’araignée tend le piège soyeux qui prend la forme d’un cône. Ensuite, elle projette la structure collante (à laquelle, elle est elle-même fixée) contre les insectes volants, transformant, de fait, la toile en une arme extensible, comme la langue rétractable d’une grenouille, par exemple.

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C’est une manœuvre incroyablement rapide, destinée à augmenter la probabilité d’attraper des proies dans la toile. Le but de la tension est d’augmenter la vitesse de l’impact. Cette stratégie pourrait assez bien fonctionner avec des insectes qui volent trop lentement ou de façon irrégulière. Comme les moustiques, par exemple, qui semble être le plat préféré de ces petites araignées. Les moustiques se protègent également contre la toile d’araignée typique en volant avec leurs pattes étendues devenant ainsi plus larges que leurs ailes. Cela signifie qu’ils peuvent éviter de s’accrocher fermement aux fils collants statiques et s’envoler.

Une fois déployée, la toile peut être ramenée à sa forme de cône en quelques secondes et l’araignée est prête à projeter le piège pour un autre repas. 

Il existe de nombreuses espèces d’araignées procédant de la même manière dans la famille Theridiosomatidae. Ces minuscules arachnides qui font, pour la plupart, quelques millimètres se trouvent principalement dans les régions tropicales. Ces ingénieurs à huit pattes préfèrent la forêt humide, ou une grotte, comme habitats et elles construisent souvent leurs toiles près de l’eau.

En mai, en suivant les pistes de mystérieuses et minuscules structures, des tours entourées de “clôtures”, que le Guru vous avait décrites dans un de ses précédents articles et qui s’est révélé appartenir à une araignée; donc, dans une autre zone à proximité du centre de recherche, l’entomologiste Lary Reeves de l’Université de Floride a repéré plusieurs des minuscules arachnides, qu’il surnomme araignées lance-pierre, le long de la rivière Los Amigos au Pérou. En décembre, Reeves et l’entomologiste Phil Torres se sont rendus au Pérou pour tenter d’apercevoir ces araignées dans un marais près du Tambopata Research Center. Armés d’un réseau de caméras et de projecteurs, et portant des bottes en caoutchouc à hauteur du genou, ils sont allés dans la jungle à la nuit tombée avec l’espoir d’obtenir une bonne vidéo de l’araignée en action.

Les araignées, surtout les plus petites, sont plus faciles à repérer dans la nuit : leurs toiles de soie brillent dans le faisceau d’une lampe de poche et leurs nombreux yeux scintillent avec des nuances de vert ou d’orange. Mais même la nuit, ces araignées sont des créatures difficiles à voir. Aussi petite qu’un ongle d’auriculaire, elles fabriquent une toile qui fait seulement d’environ 8 cm de diamètre et elle est généralement cachée sous des feuilles ou nicher près d’un tronc d’arbre.

Après les avoir repérées, Ils ont pu observer les araignées étirer leur toile en forme de cône, en la tirant à partir d’un fil de soie fixée près du centre. L’araignée retient alors son câble entre ses quatre pattes avant. Quand elle détecte les vibrations causées par des insectes, elle le libère et, en une microseconde, elle se catapulte elle-même et la toile vers sa proie. C’est un processus extrêmement rapide et il est difficile de voir, même dans la vidéo qui a été tournée à 60 images par seconde, comment elle évite de s’emmêler.

Dans un premier temps, Torres et Reeves pensaient que l’araignée, et son comportement, n’avait pas été formellement notifiée dans la littérature scientifique. Mais, il s’avère que leur technique de chasse avait d’abord été décrite en détail par le naturaliste Richard Hingston en 1932, mais ce qui s’est révélé appartenir à la famille des Theridiosomatidae est restée pratiquement inconnu en dehors du terrain. Au fil des années, les scientifiques ont révisé le nombre d’espèces de cette famille et ils ont du mal à donner un sens à cet étonnant comportement.

Image Jeff Cremer, Rainforest expedition
araignée lance-pierre

Pour Torres, les marques en forme de croissants argentées sur l’araignée laisse a penser que c’est probablement une Naatlo splendida, une espèce que Jonathan Coddington, conservateur des araignées au musée d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, a nommé en 1986.

(Image d’entête, Lary Reeves)

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