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Les neuroscientifiques, comme d’autres, ont longtemps soupçonné que le cerveau d’Albert Einstein était, en quelque sorte, unique. Une nouvelle étude confirme maintenant ces soupçons, montrant que son génie a pu naitre de la façon dont les deux hémisphères de son cerveau étaient si bien reliés.

Précédemment par le Guru : “redécouverte des photos d’un cerveau hors du commun” et, en me reprenant, “qui a permis aux chercheurs de constater que le cerveau d’Einstein possédait quelques différences morphologiques précises. Alors que l’ampleur et la forme asymétrique de son cerveau étaient normales, le cortex préfrontal, le cortex somatosensoriel, le Cortex moteur primaire, lobe pariétal, temporal et occipital étaient “extraordinaire”, selon les propres mots des chercheurs.”

Cette nouvelle étude est la première à détailler le corps calleux (corpus callosum) d’Albert Einstein, une bande épaisse de fibres nerveuses qui sépare le cerveau en deux hémisphères gauche et droit. Il relie également ces deux côtés du cerveau, ce qui permet une communication entre les deux hémisphères, y compris la transmission d’informations moteurs, sensorielles et cognitives.

Cliché du cerveau, sectionné en son milieu, d’Albert Einstein, présentant les deux hémisphères et le corps calleux, la partie la plus blanche au milieu du cerveau, avec un zoom sur celui-ci dans la seconde image. Les couleurs représentent l’épaisseurs des subdivisions du corps calleux.
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Einstein-corps calleux1

Pour cette nouvelle étude, l’auteur principal Weiwei (en photo ci-dessous) du Département de Physique de l’Université normale de la Chine de l’Est a développé une nouvelle technique pour mesurer et comparer l’épaisseur variable des subdivisions du corps calleux sur toute sa longueur, la partie du cerveau où les nerfs traversent d’un côté à l’autre. L’épaisseur de ces subdivisions (image ci-dessus) indique la quantité de nerfs qui se croisent, montrant ainsi comment sont “connectés” les deux côtés du cerveau dans certaines régions, des zones qui facilitent différentes fonctions selon l’endroit où les fibres se croisent le long du corps calleux.

WeiWei-cerveau-Einstein

Après la mort d’Einstein, son cerveau a été prélevé et photographié sous plusieurs angles. Il a également été sectionné en 240 blocs, à partir desquels de nombreuses diapositives ont été créées. En outre, 14 photographies ont récemment été récupérées, ce qui apporte davantage de données neuroscientifiques et, en fait, ces nouveaux documents ont été utilisés par Dean Falk, de l’Université de l’Etat de Floride, pour démontrer que le génie disposait d’un cortex préfrontal plutôt unique. Falk a également montré que les parties inférieures du cortex somatosensoriel primaire et moteur s’étaient considérablement élargies dans son hémisphère gauche.

En utilisant cette information, les chercheurs ont comparé le cerveau d’Einstein à deux groupes d’échantillon différents : 15 hommes âgés et 52 hommes de 26 ans, ce qui correspond à l’âge qu’avait A. Einstein lorsqu’il a publié quatre de ses études qui ont révolutionné la physique et notre conception de l’espace, du temps, de la masse et de l’énergie.

Les chercheurs ont découvert que le corps calleux d’Einstein était plus épais dans la grande majorité des sous-régions que ces mêmes sections dans les deux échantillons contrôles. Plus précisément, le corps calleux d’Einstein était plus épais au niveau du rostrum (La région frontale du corps calleux), le genu (L’extrémité antérieure du CC), le milieu du CC, l’isthme et (surtout) le Splenium par rapport aux échantillons du groupe des plus jeunes.

Tirée de l’étude, les résultats de la comparaison (épaisseur) du corps calleux  d’Einstein avec des échantillons de cerveau plus jeune et plus âgés.

Einstein-corps calleux-Comparaison

Le corps calleux d’Einstein l’a probablement aidé dans ses recherches, mais il est clair qu’il avait d’autres attributs neurologiques qui ont contribué à sa grande intelligence, comme un ratio extrêmement élevé de cellules gliales et un cortex préfrontal à la taille “extraordinaire”. Ensemble, ces traits ont certainement amélioré ses remarquables capacités visuospatiales et mathématiques, avec une prédilection pour ses expériences de pensée.

L’étude publiée sur Brain : The corpus callosum of Albert Einstein‘s brain: another clue to his high intelligence? et décrite sur le site de l’Université normale de la Chine de l’Est : ECNUers Make New Discovery of the Corpus Callosum of Albert Einstein’s Brain.

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