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Des échantillons de sol martien, analysés par la sonde Curiosity, ont révélé que de l’eau est probablement abondante et facilement accessible partout à la surface de la planète rouge. L’étonnante annonce intervient suite à la publication simultanée de cinq documents de recherche (lien plus bas), révélant les fruits des quatre premiers mois d’analyse de l’astromobile.

Selon Laurie Leshin , de l’Institut polytechnique Rensselaer (Etats-Uni) et auteur principal de l’une des études :

Quand nous enverrons des personnes (sur Mars), elles pourront donner un coup de pelle n’importe où sur la surface, la chauffer un peu, et obtenir de l’eau.

Leshin décrit le processus par lequel le Curiosity a découvert des molécules d’eau : dans son ventre l’astromobile dispose d’un appareil connu sous le nom de Sample Analysis at Mars (SAM), qui est constituée d’un chromatographe en phase gazeuse, d’un spectromètre de masse, et d’un spectromètre à laser modulable. Le chromatographe a été utilisée pour chauffer des échantillons du sol récupérés et tamisés par le curiosity. Une fois que tous les volatiles ont été brulés à des températures de 835°C, le spectromètre laser mesure les différents isotopes restants afin d’identifier les molécules présentes dans l’échantillon.

Le Curiosity a ainsi chauffé des échantillons de sol récupérés à Rocknest, une zone de sable dans le cratère Gale, que le rodeur avait déjà identifié comme faisant partie d’un ancien lit de  rivière, qui est composée de sable déposé par le vent, de limon et de poussière. Comme cette zone est représentative de la majeure partie du sol à la surface de Mars, l’analyse de Rocknest sera une indication de la surface de la planète dans son ensemble.

Les roches et le sable sur le site Rocknest. L’image de droite présente l’échantillon récupéré par la troisième “pelletée” du Curiosity.echantillon-rocknest

L’étape suivante consistera à essayer de déterminer exactement d’où provient cette eau, comment elle est stockée dans le sol et la façon dont elle interagit avec l’atmosphère.

Leshin suggère que le ratio d’isotopes d’hydrogène dans les échantillons d’eau (qui représentent 2% du sol) indique que les molécules d’eau, attachées aux particules, proviennent de l’interaction avec l’atmosphère actuelle. Au total, l’échantillon a révélé (par ordre de présence >) des molécules d’eau, des composés de soufre, du dioxyde de carbone et de l’oxygène. Selon les données, il est probable que les molécules d’eau et de dioxyde de carbone proviennent de l’atmosphère de Mars.

Une des études a également confirmé la présence d’un composé susceptible d’être du perchlorate, que l’atterrisseur Phoenix de la Nasa avait identifié en 2008 près du pôle Nord de la planète. A l’époque l’équipe de recherche a déclaré: "nous ne savons pas si ce perchlorate est une bonne ou une mauvaise nouvelle pour possibilité d’une vie sur Mars", et nous ne le savons toujours pas. Les perchlorates sont des sels qui, en grandes quantités, peuvent interrompre la fixation de l’iode dans la glande thyroïde et donc d’interférer avec la libération normale d’hormones. Bien que ce pourrait être inquiétant pour les futurs colons humains,  ils n’ont, jusqu’à présent, été trouvés que dans l’échantillon de Rocknest au niveau d’un demi pour cent.

Une autre analyse décrite dans l’un des documents révèle que la composition minéralogique d’une roche volcanique, appelée Jake Matijevic, trouvée sur Mars (voir : le Curiosity a trouvé une roche avec des particularités chimiques terrestres), ressemble le plus à celles que l’ont peut trouver sur Terre. L’Analyse de cette roche est importante car c’est un enregistrement de l’histoire géologique de la planète, constitué de matière précédemment en fusion sous la croûte et qui a refroidi. Une partie de l’évolution géologique de Mars est enregistrée dans cette roche, l’analyse de sa composition chimique aidant à révéler le genre de chaleur et de pression auxquelles elle a été soumise au moment où elle a été formée.

Les images de diffraction aux rayons X ont été réalisées pour sonder la structure interne de la roche et ils ont trouvé qu’elle ressemblait beaucoup à la mugearite, un type de basalte trouvé sur les îles océaniques de la Terre. Une grande partie de la roche semble être constitué de composés amorphes, des solides qui n’ont pas cristallisé. L’élément amorphe est similaire à celui trouvé sur Terre, comme sur les sols du volcan Mauna Kea , à Hawaï, selon les chercheurs.

Etant donné que l’analyse, documentée dans ces 5 études, est le résultat de seulement quatre mois de travail réalisé par le Curiosity, après son atterrissage en aout 2012 , il y a évidemment un fort et passionnant potentiel pour de futures découvertes et ceci à quelques centaines de mètres du site d’atterrissage.

Le cratère Gale semble avoir une grande histoire à raconter au cours des prochains mois/ années et les chercheurs ont bon espoir de faire des découvertes encore plus intéressantes.

L’objectif scientifique principale reste le le mont Sharp, une montagne de 5km de haut qui est à environ 8 km au sud-est dans le cratère Gale. Cette élévation est constituée de sédiments qui présentent les signes d’un ancien processus impliquant de l’eau. Le Curiosity en a entamé sa lente ascension.

Les cinq études publiées sur Science :

Présentées dans l’Introduction : Analysis of Surface Materials by the Curiosity Mars Rover.

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