L’océan d’eau de la lune Titan est fermement emballé dans une épaisse coquille de glace
La plus grande lune de Saturne, Titan, est la deuxième plus grande lune dans le système solaire et la seule connue à posséder une épaisse atmosphère. La mission Cassini a déterminé qu’elle était étrangement semblable à la Terre, avec des plaines rocheuses, des lacs, des rivières et même des précipitations… sauf que ce monde est extrêmement froid, les roches sont probablement de la glace d’eau et les lacs sont remplis de méthane liquide.
Titan devant Saturne
Image d’entête Titan et ci-dessous la première carte globale en couleur de Titan (Cassini/NASA).
Cette flèche sur Titan est le résultat unique, à l’échelle planétaire, d’ondes atmosphériques qui peuvent donner lieu à d’intenses précipitations.
La première rivière liquide observée sur un autre corps planétaire appartient à Titan.
Même son intérieur révèle ses secrets grâce aux données gravitationnelles collectées par la sonde spatiale Cassini lors de son orbite autour de Saturne. Les astronomes soupçonnaient déjà que la surface de Titan était une coquille de glace d’eau avec, en dessous, un océan d’eau qui se cache en sous-sol.
Les nouvelles données, publiées cette semaine (lien plus bas), montrent que c’est une coquille plus rigide, plus épaisse qu’on ne le pensait, mesurant au moins 40 km d’épaisseur et des dizaines de fois plus à certains endroits.
Les chercheurs ont analysé de subtiles variations dans la gravité de la lune pour constater que les points culminants, en altitude, sur la surface de Titan correspondaient avec la plus faible gravité. Cela signifie que, contre-intuitivement, les zones les plus élevées ont, en quelque sorte, moins de masse qu’habituellement, ce qui entraîne la réduction de l’attraction gravitationnelle.
Quelle pourrait en être la cause ? Les auteurs suggèrent deux choses : d’abord, ces plus fortes élévations ont probablement été provoquées par un épaississement local de la coquille de glace, ce qui signifie moins de masse dans une zone donnée puisque l’eau glacée est moins dense que l’eau. Deuxièmement, l’érosion de surface a probablement usé environ 200 mètres des caractéristiques rocheuses à la surface de ces zones élevées. Chacun de ces phénomènes, se produisant ensemble sur Titan, pourrait parfaitement expliquer les conclusions.
Tout en offrant encore plus de détails sur la surface de Titan, la recherche précise également que le noyau de la lune pourrait-être moins dense que prévue actuellement. Son étude servira également dans le développement de meilleurs modèles de recherche de larges corps solides (comme les lunes et les planètes).
L’étude publiée sur Nature : A rigid and weathered ice shell on Titan, annoncée sur le site de l’Université de Californie : New Cassini data from Titan indicate a rigid, weathered ice shell.