Sur le bord du plus grand volcan du système solaire
Des images satellites obtenues en ce début d’année ont permis d’étudier des centaines de coulées de lave qui peuvent être observées, figées dans le temps, sur les flancs de l’Olympus Mons, le plus grand volcan du système solaire.
En entête, une fidèle reconstruction 3D de l’Olympus Mons (NASA/MOLA Science Team, O. de Goursac, Adrian Lark, 2003). Ci-dessous, avec une résolution au sol de 17 mètres par pixel, l’escarpement sud-est de l’olympus Mons agrandi afin de mieux distinguer les coulées de lave (clic pour agrandir). Vous pourrez également profiter d’une vue 3D et topographique (élévation du terrain).
Les images, prises le 21 janvier 2013, par la sonde spatiale Mars Express de l’ESA, se concentrent sur le segment sud-est de l’énorme volcan qui domine à environ 22 km au-dessus des plaines environnantes. C’est plus du double de la hauteur du Mauna Kea, le plus haut volcan sur Terre, de 10 km lorsqu’il est mesuré à partir de sa partie immergée jusqu’au sommet.
Comme le Mauna Kea, l’Olympus Mons est un volcan bouclier, avec des côtés en pente douce qui s’étendent vers l’extérieur. Mais contrairement à d’autres volcans boucliers, il a un bord de falaise abrupt, ou escarpé, séparant les plaines environnantes.
L’escarpement, atteignant 9 km de haut à certains endroits, entoure l’ensemble du volcan. Il a probablement été formé par un certain nombre de glissements de terrain sur les flancs du volcan, au cours desquels les débris ont été charriés sur plusieurs centaines de kilomètres au-delà de la portée de ces images.
Les coulées de lave couvrent la base du volcan, ponctuée par une poignée de blocs pointus et à sommet plat qui étaient soit tournés soit levés lors de l’effondrement.
Les coulées de lave, qui se chevauchent sur ces images, sont la preuve d’un passé volcanique très actif. La lave, depuis longtemps solidifiée, a coulé pour effacer les contours naturels du volcan, s’étalant en larges éventails alors qu’elle atteignait l’escarpement et les plaines plus bas.
Les chaotiques coulées de lave sur les flancs offrent un contraste saisissant avec les plaines lisses entourant le volcan. L’apparition de quelques petits cratères d’impact montre que le volcan est relativement jeune par rapport aux régions au plus nombreux cratères ailleurs sur Mars; plus la surface est âgée, plus elle a été exposée à des évènements d’impact par des astéroïdes ou des comètes. Par ailleurs, en regardant comment les coulées de lave se chevauchent, on peut déterminer leur âge relatif : celles qui se trouvent sur le dessus, coupant à travers d’autres flux, sont les plus jeunes.
La région volcanique hébergeant l’Olympus Mons, et plusieurs autres grands volcans, est estimée avoir été active il y a encore quelques dizaines de millions d’années, ce qui est relativement récent sur l’échelle des temps géologiques de la planète rouge qui s’étend sur 4,6 milliards années.
A partir de l’ESA : At the foot of the Red Planet’s giant volcano.
C’est vraiment difficile d’imaginer se trouver au pied d’une de ses falaises de plusieurs kilomètres de haut… Un dénivellé de 9km d’un coup d’un seul doit être incroyable impressionant, sans parler du fait qu’il n’y a aucun nuage pour cacher cette vision certainement époustouflante.
Le mur de Game of Thrones doit paraître ridiculement petit à côté!