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Un lac enfoui sous plus de trois kilomètres de glace de l’Antarctique, depuis des millions d’années, contiendrait l’ADN de 3 507 organismes.

Aucune baleine, mais des bactéries, dont beaucoup sont complètement nouvelles pour la science, d’autres qui peuvent être trouvés dans les intestins des poissons ou des crustacés et certaines inconnues pour l’instant. Les autres organismes sont des champignons et diverses créatures simples et multicellulaires. Le Guru vous présentait le fastidieux projet en 2011, lorsque le forage était sur le point d’atteindre le lac isolé depuis 14 millions d’années.

En entête et ci-dessous Images satellites du lac Vostok (Goddard Space Flight Center)

Représentation artistique de la coupe transversale du lac Vostok enfoui sous 4 km de glace :

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Grâce à un long isolement, le lac a été coupé du reste du monde pendant plus de 14 millions d’années et la forte pression de la glace au-dessus a laissé penser que l’eau à l’intérieur pouvait être stérile. Mais les carottes de glace prélevées juste au-dessus de la surface du lac ont montré qu’elle est grouillante de vie.

Selon le Dr Scott Rogers, biologiste à l’Université d’État de Bowling Green (Ohio), qui a dirigé l’analyse des carottes de glace :

Nous avons trouvé une plus importante complexité que l’on ne le pensait. Cela montre vraiment la ténacité de la vie, et comment les organismes peuvent survivre dans des endroits où il y a encore une douzaine d’années on pensait que rien ne pouvait y survivre. Les limites sur ce qui est vivant et ce qui ne l’est pas changent.

La présence d’espèces marines et d’eau douce soutient l’hypothèse que le lac a été raccordé autrefois à l’océan et que le d’eau douce a été déposé dans le lac par le glacier primordial.

Un plus grand nombre d’espèces a été trouvé dans la région près de la baie (indiquée embayment dans la représentation ci-dessous), dont beaucoup sont communes aux environnements d’eau douce, aussi bien que des espèces marines, psychrophiles (qui supportent le froid) et thermophiles (le chaud). De nombreuses autres restent non identifiées. L’embayment a l’air de contenir une grande partie de l’activité biologique du lac.

À partir de l’étude, de nouveau une coupe transversale schématique du lac Vostok et le résumé métagénomique. On notera la présence d’une activité géothermale en bordure du lac.

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Les eaux glacées et obscures de Vostok sont considérées comme similaires à la mer intérieur de la lune de Jupiter, Europe. Si la vie survit dans Vostok, il y a une chance que la lune Europe soit également en mesure de soutenir la vie.

En matière de vie extrêmophile s’abritant dans des lacs très isolés, voir nauséabond, d’autres découvertes ont su nous prouver que la vie sait être rude et forte, comme cette vie microbienne qui a été découverte scellée dans un lac de saumure sous 20 mètres de glace de l’Antarctique après avoir passé près de 3000 ans isolée de toutes sources d’énergie externes. Ou encore, des chercheurs de l’Université de Floride et de l’Académie des sciences de Russie qui ont extrait divers microbes du pergélisol sibérien sur les rives du fleuve Kolyma où ils vivaient, entre 12 et 20 mètres de profondeur, à une température moyenne de -7°C, depuis 6 000 à 8 000 ans.

L’étude publiée sur PLOS One : Subglacial Lake Vostok (Antarctica) Accretion Ice Contains a Diverse Set of Sequences from Aquatic, Marine and Sediment-Inhabiting Bacteria and Eukarya.

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