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Archicebus achilles

Le squelette du premier primate connu a été découvert par des paléontologues chinois, une créature arboricole qui vivait il y a 55 millions d’années dans ce qui est maintenant la Chine centrale.

Son fossile a été découvert par une équipe de l’Institute of Vertebrate Paleontology and Paleoanthropology à Pékin, dirigé par Ni Xijun. Celui-ci avait été alerté de l’existence des fossiles, il y a de cela plusieurs années, par un agriculteur dans la province du Hubei. Celui-ci a trouvé les restes dans une carrière qui était autrefois un lac et qui était la source d’un grand nombre de poissons et de fossiles d’oiseaux de l’époque éocène.

Surnommé Archicebus achilles, il représente une preuve cruciale dans le suivi de la façon dont ont évolué les espèces de primates modernes. Il appartient à la branche de l’arbre de l’évolution (ci-dessous) qui a conduit aux singes modernes, aux hominoïdés et aux humains, mais proche de l’endroit où les singes et les hominoïdés sont soupçonnés d’avoir scindé en deux groupes distincts.
arbre-primate
C’était une petite créature de la taille d’une main humaine, et il pesait entre 20 et 30 grammes, il est plus petit que le plus petit primate existant actuellement, le Microcèbe pygmée (lémurien). Ses caractéristiques, cependant, étaient plus proches du singe : une longue queue, des mains, des pieds et des dents comme un singe, et une petite tête avec de petits yeux. (représenté en image d’entête).

Les pieds en particulier, étaient intrigants, car ils disposent des attributs du singe (comme un long métatarse), mais aussi de longs et gros orteils avec des ongles trouvés chez les autres primates.
Archicebus achilles2

Cela suggère que les fonctionnalités qui étaient estimées être un produit d’une évolution avancée et unique des singes modernes, sont en fait très primitif et l’une des premières caractéristiques à évoluer. Il semble même que, alors que les humains modernes venaient d’Afrique, les primates modernes sont apparus en Asie.

Le fossile d’Archicebus achilles est d’environ 7 000 000 d’années plus vieux que les plus anciens fossiles de primates trouvés jusqu’à maintenant, le Darwinius et le Notharctus. Ces spécimens, cependant, sont davantage liés aux branches les plus éloignées de l’arbre généalogique des primates qui comprennent les lémuriens modernes. L’idée dominante de l’évolution des primates faisait ressembler nos ancêtres aux singes modernes, y compris la taille, avec de petites créatures divergeant vers les lémuriens. Cette découverte met fin à cette hypothèse.

L’analyse du fossile a fait intervenir plusieurs experts à travers le monde impliquant des scientifiques du Carnegie Museum of Natural History (Pittsburgh, Pennsylvanie), de l’Université de Northern Illinois, de l’Université Northwestern (Chicago), de l’American Museum of Natural History à New York et l’Installation Européenne de Rayonnement Synchrotron à Grenoble (ESRF). Cette dernière a été utilisée pour analyser les fossiles afin de construire un modèle 3D en haute résolution plutôt que d’enquêter directement et de potentiellement endommager les restes fossilisés.

3D digital reconstruction-Archicebus achilles1

Selon Xijun :

L’Archicebus marque le fait d’avoir, pour la première fois, une image assez complète d’un primate proche de la divergence entre tarsiers et anthropoïdes. Il représente un grand pas en avant dans nos efforts pour retracer la voie des premières phases de l’évolution des primates et de l’homme.

La découverte et l’étude du fossile est détaillée dans un document de recherche publiée dans Nature : The oldest known primate skeleton and early haplorhine evolution.

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