Le Guru n’a pas encore évoqué les effets de la méditation pour ne pas renforcer l’amalgame avec la meditation du Guru, mais ses avantages sur le corps et le psychisme ont clairement été décrits dans les conclusions de diverses et précédentes études. Peut-être qu’un jour j’en ferais un article dédié, mais pour l’instant penchons-nous sur ses tous derniers bienfaits prouvés scientifiquement.
Une équipe de chercheurs dirigée par la professeure Maria Kozhevnikov du département de psychologie de l’Université nationale de Singapour (NUS) a montré, pour la première fois, qu’il est possible de contrôler la température centrale du corps par le cerveau. Les scientifiques ont constaté que ces augmentations de température peuvent être réalisées en utilisant certaines techniques de méditation (g-toumo) qui pourraient aider à stimuler l’immunité contre les maladies infectieuses ou l’immunodéficience.
Précédemment, deux études ont constaté tout d’abord, en 1982, que des moines tibétains dans la région de Dharamsala (Inde), avaient la capacité d’augmenter la température de leurs doigts et de leurs orteils de 8.3°C. Et quelques années plus tard, une expérience réalisée en 2002, en Normandie (France), deux moines tibétains ont porté des détecteurs qui ont enregistré des changements dans leur métabolisme et dans leur production de chaleur (Cromie, 2002).
L’étude publiée ce mois-ci (lien plus bas) a pour la première fois documentée de manière précise l’augmentation de la température du corps chez des moines tibétains qui pratiquent la méditation g-toumo. Cette pratique méditative contrôle "l’énergie intérieure" et est considérée par les moines tibétains comme l’une des pratiques spirituelles les plus sacrées de la région. Les monastères qui maintiennent cette pratique traditionnelle sont très rares et sont principalement situés dans les régions reculées du Tibet oriental.
Les chercheurs ont recueilli des données lors d’une unique cérémonie au Tibet, où les moines étaient capables d’élever leur température corporelle et de sécher des draps mouillés, enroulés autour de leurs corps dans le froid himalayen (-25 °C) tout en méditant. En utilisant l’électroencéphalographie (EEG) et des mesures de température, l’équipe a observé une augmentation de la température corporelle, le portant à 38,3 degrés Celsius. Une deuxième étude a été menée avec des participants occidentaux qui ont utilisé une technique de respiration de la pratique méditative du g-toumo et ils étaient aussi capables d’augmenter leur température corporelle, dans certaines limites.
Les résultats de l’étude ont montré que certains aspects des techniques de méditation peuvent être utilisés par des non pratiquants afin de réguler leur température corporelle par la respiration et la visualisation mentale. Ces techniques pourraient permettre aux vrais pratiquants de s’adapter et d’évoluer dans des environnements froids, d’améliorer la résistance aux infections, d’améliorer les performances cognitives en accélérant le temps de réponse et de réduire les problèmes de performance liés à la diminution de la température du corps.
Les deux aspects de la méditation g-toumo, qui mènent aux augmentations de température, sont la “respiration du vase" et la visualisation par concentration. La respiration du vase est une technique de respiration spécifique qui provoque la thermogenèse, qui est un processus biologique de production de chaleur. L’autre technique, la visualisation par concentration, implique de se concentrer sur une visualisation mentale de flammes le long de la moelle épinière, afin d’éviter les pertes de chaleur. Les deux techniques fonctionnent ensemble menant à des températures élevées proche d’une fièvre modérée.
Ci-dessous : tirée de l’étude, la position des mains durant la méditation G-Toumo.
Selon Kozhevnikov :
Pratiquer seulement la respiration du vase est une technique sûre pour réguler la température corporelle à un niveau normal. Les participants, à qui j’ai enseigné cette technique, ont été en mesure d’élever leur température corporelle, dans certaines limites, et ont déclaré se sentir plus énergiques et plus concentrés. D’autres études, de non-méditants tibétains, pourraient utiliser la respiration du vase pour améliorer la santé et réguler les performances cognitives.
Kozhevnikov continuera d’explorer les effets de la visualisation guidée sur les aspects neurocognitifs et physiologiques. Elle forme actuellement un groupe de personnes à réguler leur température corporelle en utilisant la respiration du vase, qui a des applications potentielles dans le domaine de la médecine.
L’étude publiée sur POS One : Neurocognitive and Somatic Components of Temperature Increases during g-Tummo Meditation: Legend and Reality.
Pourquoi quand je recherche sur le web « respiration du vase » je tombe sur un millier de conneries bouddhistes qui parle d’énergie et d’autres trucs chelou, mais n’arrive pas à comprendre EN QUOI ça consiste physiquement?
Un soupçon de mysticisme :
« est considérée par les moines tibétains comme l’une des pratiques spirituelles les plus sacrées de la région »
Un peu de mystère, de traditions bien gardées :
« Les monastères qui maintiennent cette pratique traditionnelle sont très rares et sont principalement situés dans les régions reculées du Tibet oriental »
Des promesses de guérison :
« pourraient aider à stimuler l’immunité contre les maladies infectieuses ou l’immunodéficience »
« d’améliorer la résistance aux infections, d’améliorer les performances cognitives »
Aucune explication sur Internet sur cette soit disant respiration du vase sauf des trucs fumeux sectaires.
Bref, tous les ingrédients sont réunis pour justifier qu’une pratique spirituelle puisse avoir un quelconque effet physiologique sur ce blog de qualité dédié à la science. C’est tendancieux et ce genre de biais de raisonnement a profité à toutes les sectes et religions de tout temps
Nulle doute que le corps peux s’adapter physiologiquement au froid et qu’on peut améliorer cette adaptation avec de l’entrainement. De la à faire le lien de cause à effet entre la résistance au froid et la méditation, je suis dubitatif…
Il faudrait voir si une personne entrainée à s’acclimater au froid sans la méditation est aussi performante que le praticien de méditation. Je suis persuadé que quelqu’un qui passe régulièrement son temps dans des bacs d’eaux glacé, qu’il soit méditant ou non, verra à la longue son métabolisme s’adapter au froid pas acclimatation.
L’énergie est expliquée aujourd’hui par la science, à part si tu es un adepte de la physique traditionnelle, il faudrait se mettre à jour sur la physique quantique.
Il n’y a rien de sectaire ce n’est pas du tout religieux, et ce n’est pas non plus des croyances puisque ce sont des faits qui sont étudiés aujourd’hui
Avoir des croyances limitantes avant même d’avoir expérimenté c’est bien dommage aussi.
Il faut prendre conscience des choses qui évoluent et ne pas rester au XXe siècle toute sa vie
Quelle ambivalence du propos, Alexis Mathieu ! J’ai du mal à vous situer par rapport à cet article…
Effectivement l’énergie est une notion scientifique, précise et quantifiable. Il faut savoir quand on peut parler d’énergie ou non, car dans certains contextes le terme devient flou et sert d’argument pour expliquer le paranormal, mais finalement n’explique rien, car il faut ensuite expliquer ce qu’on appelle énergie.
La physique quantique est elle aussi pas mal invoquée dans le discours ésotérique, beaucoup trop et à tord. On sort du domaine quantique dès qu’on dépasse une certaine échelle. Je ne pense pas m’avancer en affirmant qu’il n’y a rien de quantique dans ces pratiques.
Ensuite c’est vrai qu’il n’y a rien non plus de sectaire ni de religieux a priori. A priori car en manquant de scepticisme et/ou de bagage théoriques dans les différents domaines scientifiques impliqués dans ces pratiques, la tentation est rapide de les relier à la religion du pratiquant, voire d’initier un courant prétendant détenir une sorte de pouvoir.
Les dérives sectaires sont possibles.
Pour ma part je pense effectivement que la méditation peut apprendre à mieux ressentir et à contrôler son corps, ce qui, couplé à des techniques de respiration particulières, pourrait bien permettre à des gens assez entraînés d’obtenir des résultats significatifs sur leur métabolisme.
Par rapport à la visualisation mentale, aujourd’hui avec l’IRMf on constate que des parties du cerveau s’activent simplement en imaginant le stimulu auquel elles sont confrontées naturellement. Rien de quantique, rien d’ésotérique. Alors on peut imaginer qu’une concentration mentale extrême doublée d’une adaptation biologique au froid puisse réellement produire cette chaleur.
Quant à la résistance aux infections, il peut s’agir simplement d’une conséquence du renforcement du métabolisme. Mais on ne tue pas une bactérie par force mentale, ça, c’est sûr.
Pour finir, comme vous dites, il ne faut pas rester au XXème siècle, mais à mon avis ces pratiques sont bien plus vieilles que ça. Le scepticisme est de rigueur et le XXIème siècle lui apporte les outils d’expérimentation pour faire la part des choses.
Sur un sujet qui touche à la santé, né d’une pratique qui apparemment est plutôt restreinte (en tout cas pour l’instant) à un milieu extrême dans une culture donnée, une étude bien menée doit répondre à beaucoup de critères. Un suivi long, un échantillon varié, des tests contrôlés… Par exemple on sait que les populations himalayennes disposent d’un allèle les rendant résistantes au manque d’oxygène, est-ce qu’un facteur génétique ou épigénétique ne jouerait pas un rôle quelque part ?
Curieux de voir ce que la suite des recherches là-dessus va donner !
Un ptit lien en prime, un épisode de la tête au carré sur la méditation et les neurosciences.
Il y a Matthieu Ricard dedans, mais l’émission n’est pas portée sur le militantisme ^^
https://www.franceinter.fr/emissions/la-tete-au-carre/la-tete-au-carre-09-janvier-2017