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Regarder des films d’horreur, du genre "slasher", pourrait aider les téléspectateurs à développer de l’empathie avec les victimes et les encourager à réfléchir sérieusement sur leurs propres pulsions violentes, selon des chercheurs.

Les films présentant des scènes gores et d’effusion de sang sont souvent considérés comme ayant une mauvaise influence qui nous désensibilise de la violence et encourage le public à imiter le comportement agressif qu’ils ont vu à l’écran. Mais une nouvelle étude suggère que les téléspectateurs qui regardent des films violents ne peuvent pas être attirés par une extrême agressivité et pourraient plutôt être inspirés par l’idée d’affronter de telles situations dans la vie réelle.

Des chercheurs de l’Université d’Augsbourg en Allemagne ont constaté que des films avec des scènes d’extrêmes violences attire davantage les personnes qui pensent qu’il est utile de faire face aux aspects violents de la vie. Les résultats suggèrent que, plutôt que d’obtenir un frisson en regardant la violence se dérouler à l’écran, le public “en recherche de vérité" est attiré par ces films parce qu’ils espèrent obtenir un aperçu significatif de la nature humaine.

D’être “témoin” de scènes d’assassinats et de mutilations peut en effet inciter les téléspectateurs à prendre le parti des victimes et à être inspirés par des personnages qui affrontent leur agresseur, ainsi qu’à leur apprendre à contrôler leurs pulsions violentes, selon les chercheurs.

D’après la Dre Anne Bartsch, qui a dirigé l’étude :

Peut-être que des scènes de violence, qui sont perçues comme significatives, émouvantes et inspirantes, peuvent favoriser l’empathie avec les victimes, l’admiration pour des actes de courage et de beauté morale face à la violence, ou une réflexion sur soi même à l’égard de ses impulsions violentes.

Les chercheurs ont étudié 482 personnes des États-Unis et d’Allemagne, en demandant à chacune de visualiser une série de bandes annonce de films qui varient dans leurs niveaux d’hémoglobine et de “pertinence”. Il a été ensuite demandé à chaque participant d’évaluer la façon dont ils étaient susceptibles de regarder le film dans son intégralité et d’évaluer ce à quoi ils s’attendaient dans leurs perceptions de l’aspect gore, de l’expressivité, de la réflexion suscitée et du suspense.

Les résultats, présentés lors de la conférence annuelle de l’International Communication Association, soutiennent la recherche précédente qui a constaté que le public n’est pas nécessairement attiré par la violence elle-même, mais par d’autres bénéfices comme le frisson procuré et le suspense qui accompagnent souvent les films violents, selon les experts.

L’étude : “The Role of Perceived Meaningfulness in Audience Attraction to Violent Media Content: Experimental Results From Germany and the US” sera présentée à la 63è conférence annuelle de l’International Communication Association.

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