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Les Insectes nettoient constamment leurs antennes, même quand elles semblent être propres. Un groupe de chercheurs a décidé que le curieux phénomène justifiait un examen plus approfondi et ils ont utilisé des blattes américaines pour voir ce qu’il se passait. Il s’avère que le comportement obsessionnel est en fait la façon dont de nombreux insectes gardes aiguisés leur sens de l’odorat.

Les blattes utilisent leurs pattes avant pour coller leurs antennes dans leur bouche pour les lécher, afin de les nettoyer. En laboratoire, les chercheurs ont empêché les cafards d’accomplir ce rituel d’autonettoyage pour voir ce qui allait se passer. Une substance cireuse s’est accumulée sur les antennes des insectes. Celle-ci s’est avérée être un mélange de polluants de l’environnement et d’hydrocarbures cuticulaires. Ces derniers constituent une substance grasse, la cire épicuticulaire, que le cafard produit comme une sorte de crème hydratante pour éviter la perte d’eau à travers ses antennes. Après seulement une journée, les cafards qui ne pouvaient se toiletter avaient amassé trois à quatre fois plus de cire par rapport au groupe témoin.

Donc, si les cafards produisent l’hydratant eux-mêmes, pourquoi ont-ils besoin de le nettoyer ? Les chercheurs ont eu le pressentiment que l’excès de la substance cireuse diminuerait leurs sens de l’odorat basé sur leurs antennes que les repoussants insectes utilisent pour trouver de la nourriture et des partenaires, mais également pour sentir le danger.

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Les chercheurs ont étudié un organe sensoriel sur les antennes, appelé sensille, qui détecte une phéromone sexuelle. Lorsqu’ils sont exposés à cette phéromone, les cafards qui n’ont pas pu se nettoyer les antennes sont beaucoup moins sensibles que leurs homologues “peignés”.

Ensuite, les chercheurs se sont intéressés à savoir exactement comment les sensilles étaient affectées. Sur les cafards non damés, la cire avait complètement recouvert les bases et les pores des sensilles, alors que ceux qui pouvaient s’entretenir ont maintenu les rainures et les bases qui les rendent sensibles. Lorsque les chercheurs ont complètement soustrait la cire, ces rainures sont devenues encore plus prononcées.

Ci-dessous, images sous microscope électronique à balayage, tirées de l’étude, présentant l’accumulation sur les antennes non lécher (not groomed) de matière couvrant les pores olfactifs comparativement aux antennes nettoyées par l’insecte (groomed) et lavées par les chercheurs (hexane washed).

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Ces sensilles sont le “nez” à travers lesquelles un cafard renifle ses environs. Quand il y a trop de cire c’est un peu comme s’ils avaient le nez bouché.

L’étude publiée et librement consultable sur PNAS : Insects groom their antennae to enhance olfactory acuity.

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