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Voici un rémora qui arbore sur sa tête une fonction qui donne au poisson son surnom de "sharksucker" (suceur de requin) : un disque de succion au-dessus de sa tête, lui permettant de s’attacher (en symbiose) à d’autres créatures marine. Étant très mauvais nageur, Il tient donc le rôle de poisson-pilote.

L’aspect nervuré du disque donne une idée de son intrigante origine : la ventouse se développe à partir des mêmes os larvaires qui se développent dans les nageoires dorsales chez d’autres espèces, en dépit de leurs formes radicalement différentes une fois les poissons devenus adultes.

En utilisant un colorant rouge pour marquer les os de rémoras au stade larvaire, les chercheurs ont pu suivre la croissance de ce qui allait devenir le disque de succion. Dans le même temps, ils ont suivi le développement des os dorsaux dans un autre type de poisson. Ils ont remarqué que les nageoires dorsales et les disques de succion se développaient exactement de la même façon chez les deux animaux, jusqu’à un certain point.

Le moment décisif arrive quand les os de l’aileron dorsal du rémora commencent à se développer et avance vers la tête. Au moment où le poisson fait 30 millimètres de long, les os de la nageoire dorsale sont devenus un disque de succion entièrement formé d’environ 2 millimètres de long. À l’intérieur, le poisson-pilote conserve de nombreuses structures en commun avec une nageoire dorsale, avec de minuscules épines et des os de soutien. Toutefois, les os des rémora soutiennent des lamelles mobiles qui s’ouvrent et se ferment pour produire l’aspiration.

Selon Ralf Britz du Musée d’histoire naturelle de Londres, qui a travaillé sur l’étude, le poisson suceur lui rappelle l’observation de Carl von Linné sur la magnifique capacité de la nature à recycler les pièces utiles :

Ce qui m’impressionne toujours quand j’étudie le développement de certains des plus étranges structure dans le monde des poissons, c’est que natura non facit saltus, “la nature ne fait pas de saut” (principe de continuité) et même les plus étranges modifications anatomiques s’effectuent par de petits changements graduels dans le développement.

En 2006, Britz a été membre de l’équipe qui a découvert ce qui était alors le plus petit vertébré du monde, le poisson de Sumatra, Paedocypris progenetica, qui arbore également une nageoire inhabituelle. Depuis, c’est une grenouille qui est considérée comme le plus petit vertébré du monde.

L’étude publiée sur le Journal of Morphology : Ontogeny and homology of the skeletal elements that form the sucking disc of remoras (Teleostei, Echeneoidei, Echeneidae).

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