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Vous pourriez ne pas être en mesure de reconnaitre vos empreintes digitales (vos dermatoglyphes) mais votre cerveau saura reconnaitre votre odeur.

Les cellules dans le corps humain qui repoussent les envahisseurs étrangers influencent apparemment l’odeur d’une personne. Une nouvelle étude suggère que, désormais, des produits chimiques de synthèse, qui imitent cette odeur, pourraient être un jour ajoutés aux parfums pour attirer des partenaires potentiels.

Une étude, publiée cette semaine (lien plus bas), a constaté que les femmes préfèrent porter du parfum avec une substance inodore qui imite les produits chimiques uniques du système immunitaire sécrété par la peau.

Le système immunitaire de deux personnes peut être incompatible entre eux, pouvant conduire à une progéniture avec de faibles défenses immunitaires ou avec une mauvaise tendance à attaquer les propres cellules de l’organisme. Donc, s’ils étaient ajoutés à des parfums, des produits chimiques de synthèse pourraient un jour diffuser la signature immunitaire pour attirer les compagnons les plus compatibles.

Les résultats suggèrent que l’odeur du corps transporte les indices sur le type de système immunitaire et que le sens de l’odorat pourrait affecter les comportements et l’un de ceux-ci pourrait être le choix du conjoint.

Les vertébrés, de l’épinoche jusqu’à l’homme, ont des protéines très uniques sur leurs cellules qui aident celles-ci à reconnaitre les intrus comme les bactéries ou les virus. Et à travers les espèces, ces empreintes immunitaires, appelées complexe majeur d’histocompatibilité (CMH), semblent jouer un rôle dans le choix du partenaire, a déclaré l’auteur de l’étude Manfred Milinski, un biologiste évolutionniste à l’Institut Max Planck en Allemagne.

Par exemple, la recherche a révélé que les femmes préfèrent la sueur des T-shirts des hommes ayant des CMH qui ne sont pas trop proches ou pas trop différentes des leurs. Et les précédentes recherches ont montré que les gènes du CMH guident les préférences olfactives. On notera également, que les femmes peuvent sentir la peur et le dégout chez l’homme et c’est contagieux.

Cela a conduit Milinski et ses collègues à se demander pourquoi les humains s’aspergent de parfum et pourquoi les parfums ont remarquablement été constants à travers les cultures.

Une possibilité, pour la popularité du parfum, était que les produits chimiques classiques des parfums imitaient ceux du système immunitaire. Pour le savoir, l’équipe a créé des versions synthétiques de parties des molécules du CMH. Ensuite, un groupe de 22 femmes ont appliqué quatre versions différentes d’un parfum sous les bras pendant deux nuits différentes. L’odeur détectable consciemment était identique, mais l’une contenait une molécule du CMH de type similaire à celles produites par leur propre système immunitaire, tandis que l’autre odeur d’aisselle avait un CMH étranger.

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Les femmes, qui ne souffraient pas de rhume et qui ne fumaient pas, ont toujours préféré porter des mélanges qui “sentaient” comme leur propre système immunitaire, ce qui suggère qu’elles n’avaient pas conscience de la diffusion de ce trait.

Selon Milinski :

Cela vous indique ce n’est pas votre libre arbitre qui décide quel genre de parfum vous aimeriez sur vous-même, il est dicté par vos gènes du CMH.

Les résultats pourraient être utilisés pour créer des parfums à base de produits chimiques de synthèse qui pourraient diffuser la signature immunitaire d’une personne comme un leurre pour les partenaires potentiels.

Selon Milinski, ces molécules synthétiques pourraient alors remplacer les produits chimiques tels que l’ambre, qui est produit à partir des restes de repas indigestes des baleines, ou de musc, qui proviennent de sécrétions des glandes des cerfs. Ces ingrédients sont de plus en plus interdits en Europe à cause des réactions allergiques qu’elles entrainent.

L’étude publiée sur The Proceedings of the Royal Society : Major histocompatibility complex peptide ligands as olfactory cues in human body odour assessment. Image d’entête : le parfum,  histoire d’un meurtrier.

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