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Acanthoplus discoidalis2

C’est à partir d’une photo et d’une petite description diffusée récemment sur The Guardian (lien plus bas) et que vous pouvez retrouver ci-dessous (pour mettre en avant la diffusion d’un prochain documentaire sur la faune africaine par la BBC), que l’intérêt a été suscité chez le Guru.
Acanthoplus discoidalis

Il a donc voulu en savoir plus sur ce grillon qui se sert des projections de son “sang” (hémolymphe pour les insectes) pour se défendre. Une technique de défense documentée dans une étude publiée dans la revue peer-reviewed, The Journal of Zoology, avec le titre prometteur : “Il va y avoir du sang : un comportement autohemmorage comme partie du répertoire de défense d’un insecte” (There will be blood: autohaemorrhage behaviour as part of the defence repertoire of an insect – lien plus bas) :

Les grillons blindés, Acanthoplus discoidalis (Tettigoniidae), disposent d’un arsenal de mécanismes de défense en réponse à l’attaque. Les mâles, mais pas les femelles, peuvent striduler lorsqu’ils sont attaqués, tandis que les deux sexes mordront et régurgiteront face à une provocation. Ils seront également autohaemorrhage. Ici, nous avons quantifié ces réponses, en examinant comment les individus des deux sexes réagissent aux tentatives d’attaque de prédateur, simulées sur le côté (attraper les pattes avec des pinces) ou par le haut (attraper l’animal par le pronotum). Nous avons trouvé des réponses différentes en fonction de la méthode d’attaque. Lorsque l’attaque était dirigée sur le côté (au niveau des pattes), les grillons pouvaient mordre leur agresseur et les mâles stridulaient intensément. Environ 62% de ces attaques ont suscité une réponse autohaemorrhage, où les grillons ont fait gicler 13 ± 22 mg d’hémolymphe (analogue au sang chez l’Homme) à l’odeur âcre,  43 ± 63 mm à partir des jointures dans le tissu conjonctif entre le trochanter et la coxa de chaque patte et sous le pronotum. En revanche, les animaux attaqués par le haut ne pouvaient se retourner et mordre leur agresseur et la stridulation a également été réduite chez les mâles. Environ 86% de ces attaques ont suscité une réponse autohaemorrhage de 19 ± 19 mg d’hémolymphe projeté 10 ± 30 mm à partir du corps. L’autohaemorrhagie est une forme efficace de défense chimique contre les lézards Pogona vitticeps (Agamidae) et Aca. L’hémolymphe discoidalis,  appliquée au Gryllus bimaculatus (nymphes du grillon provençal qui ne disposent pas de cette défense chimique) les a sauvés avec succès de la prédation par les Trachylepis punctatissima  (Scincidae).

Acanthoplus discoidalis3
Le Guru ne sait pas si il y un terme spécifique français désignant l’autohemmorhagie ou le réflexe de saignement : l’action des animaux éjectant délibérément l’hémolymphe ou le sang de leurs corps. Et si l’animal ou l’insecte a des composés toxiques dans son sang, comme dans ce cas, cela peut être un mécanisme de défense chimique efficace… Si quelqu’un sait, qu’il n’hésite pas !

L’étude publiée sur The Journal of Zoology : There will be blood: autohaemorrhage behaviour as part of the defence repertoire of an insect, inspiré par l’image du grillon, Acanthoplus discoidalis, diffusée sur The Guardian.

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