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Olympus-Mars

La hantise des astrobiologistes est la contamination microbienne, d’origine terrienne, des planètes que nous désirons visiter, ce qui pourrait être le cas de la surface martienne sur laquelle se sont déjà posées plusieurs sondes. L’humanité n’a pas encore mis le pied sur la planète rouge que nous pourrions déjà l’avoir contaminé avec nos microbes.

Une récente étude a démontré qu’un type particulier de microbes, les Carnobacterium (du genre Lactobacille), survivent parfaitement sur la surface de Mars, sans aucune aide de l’homme.

Image d’entête : l’Olympus Mons sur Mars, la plus grande montagne de notre système solaire (randolph college).

Des chercheurs de l’Université de Floride et de l’Académie des sciences de Russie ont extrait divers microbes du pergélisol sibérien sur les rives du fleuve Kolyma où ils vivaient, entre 12 et 20 mètres de profondeur à une température moyenne de -7°C, depuis 6 000 à 8 000 ans.

Ces microbes extrêmophiles ne sont pas sans rappeler ceux trouvés récemment, sous 20 mètres de glace de l’antarctique, au cœur d’un lac de saumure et qui repoussait un peu plus loin les limites de ce que peut endurer la vie

Les chercheurs ont pris ces cultures et les ont exposé aux conditions similaires trouvées sur Mars qui sont : un grave manque d’oxygène, des températures extrêmement froides et une pression très faible (environ 150 fois plus faible que celle de la Terre, de 7 millibars). L’expérience a été effectuée sur une période de 30 jours. Plus de 10 000 isolats ont été exposés à ces conditions et ils sont tous morts sauf le Carnobacterium qui a prospéré.

Pourquoi est-ce important ? Et bien une variété de Carnobacterium (CB1) est utilisée comme additif alimentaire pour les viandes mises sous vide ou sous atmosphère modifiée comme la nourriture pour astronaute. Ce qui signifie qu’il pourrait facilement se retrouver sur une sonde destinée à, par exemple, rechercher la présence de molécules organiques sur Mars. Les scientifiques savent déjà que les sondes sont porteuses de microbes, mais il a été estimé qu’ils seraient tous morts au moment où ils arrivent sur Mars. Les Carnobacterium, en parfaite santé, trainant dans les dispositifs destinés à trouver de la vie sur Mars pourraient compliquer la recherche.

Comme les chercheurs notent dans leur étude :

La capacité des micro-organismes terrestres à grandir dans un environnement presque similaire à celui trouvé sur la surface de Mars est importante pour la recherche de la vie et la protection de cette planète d’une contamination par l’exploration humaine et robotisée.

Pour le futur et en dépit du fait que la surface de Mars soit hautement irradiée, les scientifiques devront maintenant garantir la stérilisation complète de tous les objets fabriqués et à destination de la surface martienne.

L’étude publiée sur PNAS : Growth of Carnobacterium spp. from permafrost under low pressure, temperature, and anoxic atmosphere has implications for Earth microbes on Mars.

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