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Crâne-applati-mexique

Le Guru n’a jamais évoqué les cas d’aplatissements crâniens qui ont quand même été assez présents dans l’histoire de l’homme (qui les a souvent confondus avec des extraterrestres…). Pour les plus proches exemples, on aura le cas des Burgondes (peuple germanique de l’antiquité) qui aimaient avoir un crâne allongé, une mode apporté par l’invasion des Huns. Il y a eu aussi des cas en France, plus précisément au XIXe siècle à Toulouse (la “déformation toulousaine”), mais ici la déformation n’était pas volontaire, on coiffait d’un bandeau trop serré la tête des nourrissons…

Aujourd’hui, des archéologues effectuant des fouilles dans un cimetière préhispanique vieux de 1000 ans dans l’état de Sonora, au Mexique, ont découvert une série de squelettes présentant des signes de déformation crânienne. Cette pratique, qui est bien documentée chez les peuples méso-américains, n’a jamais été vue avant aussi loin au nord, une forte indication que leur influence culturelle était beaucoup plus importante qu’on ne le pensait.

L’ancien cimetière, qui est en cours de fouille par Garcia Moreno de l’Université d’Arizona et de l’Institut national (Mexique) d’anthropologie et d’histoire (INAH), se compose de 25 corps, dont 13 présentent des déformations crâniennes intentionnelles. Cette pratique d’aplatissement de tête était probablement réalisée pour signifier l’appartenance à un groupe ou comme un moyen de démarquer un statut social. Il pourrait également avoir été effectué pour des raisons esthétiques.

Ci-dessous : femme et son enfant (Caw-Wacham) à tête plate (1848–53) avec un des types d’appareillages pour aplatir la tête (Wikipédia).

Caw-Wacham

Donc comme le Guru le précisait dans son introduction, de nombreuses cultures ont pratiqué la déformation volontaire du crâne tout au long de l’histoire et elles étaient généralement réalisées sur les nourrissons dont le crâne est encore facilement déformable. Pour créer l’effet, des planches de bois sont appliquées sur le crâne avec une certaine pression, généralement à partir de l’âge d’environ un mois, puis pendant les six prochains mois.

Mais comme cette nouvelle découverte la révélée, certaine déformation crânienne ne se déroulait pas toujours comme prévu. Sur les 25 squelettes récupérés, 17 ont entre 5 mois et 16 ans et 8 sont des adultes. Les chercheurs ont noté que le nombre d’enfants et de pré pubère identifié dans le cimetière pourrait être l’indicateur de la mauvaise pratique de la déformation crânienne et la mort a probablement été provoquée par un serrage/ une pression excessive. Les études menées sur les vestiges n’ont pas montré de maladies apparentes qui pourraient avoir engendré la mort.

Mexique-squelette-capace-tortue

En plus de la découverte de ces crânes aplatis, certains squelettes présentaient des signes de mutilation dentaire, une pratique culturelle qui est également fréquentes chez les pré-hispaniques du sud du Sinaloa et dans le nord du Nayarit. Comme pour les déformations crâniennes, les archéologues découvrent cela pour la première fois dans l’État de Sonora.

Les squelettes portaient aussi des ornements tels que des bracelets, des anneaux dans le nez, des boucles d’oreilles et des pendentifs fabriqués à partir de coquilles trouvées dans le golfe de Californie. Une sépulture contenait une carapace de tortue qui a été soigneusement placée sur l’abdomen (image ci-contre).

Selon l’archéologue Cristina Garcia Moreno, directrice du projet de recherche :

Cette découverte unique montre un mélange de traditions de différents groupes du nord du Mexique. L’utilisation d’ornements fabriqués à partir de coquillages du golfe de Californie n’avait jamais été trouvée auparavant dans le territoire de Sonora et cette découverte étend la limite de l’influence des peuples méso-américains plus au nord que ce qui a déjà été enregistré.

L’annonce sur le site de l’Institut National (Mexique) d’anthropologie et d’histoire : Descubren cementerio prehispánico en Sonora. A partir de PastHorizons.

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