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Progénitrice-neurales-urine

Des chercheurs chinois ont mis au point une nouvelle technique pour isoler des cellules de rein à partir de l’urine, pour les transformer en progénitrices neurales.

Il s’avère que l’urine n’est pas seulement un déchet humain. Des chercheurs chinois ont réussi à reprogrammer des cellules de rein récoltées à partir d’échantillons d’urine en cellules neurales progénitrices (en image d’entête), les cellules du cerveau immature qui peuvent se développer en différents types de cellules gliales et neurones. La reprogrammation de cellules a déjà été réalisée auparavant, bien sûr, mais pas avec des cellules tirées de l’urine et non par une méthode aussi directe (plus de détails plus bas). La technique pourrait se révéler extrêmement utile pour des traitements concernant les troubles neurodégénératifs comme la maladie de Parkinson et d’Alzheimer.

L’innovation est ici dans la source et la méthode. Nous savons que les cellules souches embryonnaires offrent des traitements potentiels pour les maladies neurodégénératives. Et nous savons que nous pouvons transformer des cellules humaines adultes, des cellules non embryonnaires recueillies chez l’homme adulte, en cellules pluripotentes (celles qui peuvent devenir un autre type de cellule) en les reprogrammant, généralement avec des virus génétiquement modifiés qui altèrent le code génétique des cellules.

Mais les traitements par cellules souches embryonnaires font l’objet de questions d’éthiques et les méthodes non embryonnaires sont compliquées et cette complexité engendre de plus grandes chances que quelque chose ne se passe pas bien (dans ce cas, cela signifie des mutations et des défauts génétiques). La nouvelle méthode, qui puise dans des cellules (semblables à celles de la peau) des parois des tubes rénaux qui sont présents dans l’urine, convertit ses cellules sources en neurones et en cellules gliales via une voie plus directe, ce qui rend le processus plus efficace tout en réduisant la marge d’erreur.

Dans leur étude, les chercheurs ont récolté des cellules de rein à partir des échantillons d’urine de trois donneurs humains et ont convertir les cellules directement en progénitrices neurales. Plutôt que d’utiliser un virus génétiquement modifié pour reprogrammer les cellules, ils ont utilisé un petit morceau d’ADN bactérien qui peut se répliquer dans le cytoplasme cellulaire, une technique qui élimine la nécessité de manipuler directement le chromosome (en théorie, du moins, ce qui devrait réduire les mutations) tout en accélérant le processus. Après une croissance de leurs progénitrices neurales matures en cellules gliales, les chercheurs ont transplanté des progénitrices dans le cerveau de rats nouveau-nés. Un mois plus tard, les cellules étaient encore en vie dans le cerveau des rats, mais on ne sait pas encore si elles peuvent survivre pendant de longues périodes ou s’intégrer dans les connexions du cerveau pour faire parties du fonctionnement de la machine neuronale.

Il y a encore beaucoup de recherches à faire sur cette méthode, mais les chercheurs pensent qu’elle peut fournir un moyen de prélever des cellules recueillies de façon non invasive pour rapidement et efficacement les transformer en cellules neurales, tout en réduisant la probabilité de mutations génétiques.

L’étude publiée sur Nature Methods : Generation of integration-free neural progenitor cells from cells in human urine.

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