Sélectionner une page

Poissonchat-vs-pigeons

Une étude publiée cette semaine détaille l’étonnant phénomène du poisson-chat qui chasse les pigeons.

Ces poissons, dans le sud-ouest de la France, ont été repérés lorsqu’ils s’extrayaient d’une rivière pour happer les oiseaux sans méfiances, avant de revenir en se tortillant sous l’eau pour les avaler.

Le comportement inhabituel, semblable à la façon dont certains mammifères marins récupèrent leur proie à partir de la rive, n’a jamais été observé chez les poissons-chats dans leur aire de répartition naturelle. Cela a conduit les chercheurs de l’Université de Toulouse a les surnommées les “orques d’eau douce”.

Avec une longueur de 1 m à 1,5 m de long, les silures sont les plus grands poissons d’eau douce sur le continent et à la troisième place dans le monde. La plupart des poissons-chats sont des mangeurs de fond, consommant des plantes aquatiques, d’autres poissons, la végétation en décomposition, les œufs de poissons et d’écrevisses ainsi que des escargots, des insectes aquatiques et des petits poissons. Toutefois, dans le Tarn, où ils ont été introduits dans les années 80, ils semblent avoir adapté leur comportement naturel pour capturer leurs proies dans leur nouvel environnent.

Les chercheurs ont passé cinq mois à observer les poissons-chats à partir d’un pont sur une petite ile de gravier sur un tronçon du Tarn qui passe par le centre-ville d’Albi, près de Toulouse. Au cours de cette période, ils ont observé 54 tentatives de chasses à l’échouage, avec un taux de réussite pour happer un oiseau de 28 %, avant de se tortiller pour se remettre à l’eau et les avaler. Quelques exemples de ses tentatives dans la vidéo (tirée de l’étude ci-dessous)

Les échouages ​​sont rapides, d’une durée de moins d’une seconde à plus de quatre secondes, et dans environ 40 % des cas, les poissons se retrouvaient avec la moitié du corps exposé à l’air libre.

Les poissons chats sont nommés ainsi pour leur longues moustaches sensibles, les barbillons, autour de leur bouche qu’ils utilisent pour chasser le poisson. Les scientifiques estiment que lors de cette chasse aux pigeons, ils utilisent les vibration plutôt que des indices visuels.

Bien que l’étude met en évidence un exemple intéressant d’un comportement inhabituel, les chercheurs précisent que les causes écologiques qui ont conduit à cette inhabituelle adaptation sont encore inconnues. Les poissons-chat ont été introduits dans le Tarn en 1983, et maintenant ils y prospèrent, ce qui a conduit les chercheurs à penser que l’augmentation du nombre de poissons aurait pu conduire à une baisse des proies marines, les contraignant à s’attaquer à des proies “aériennes”.

L’étude réalisée par le CNRS, Université Paul Sabatier, l’Université de Toulouse, EcoLab (Laboratoire d’Ecologie Fonctionnelle et Environnement) et publiée sur PlosOne : “Freshwater Killer Whales”: Beaching Behavior of an Alien Fish to Hunt Land Birds.

Pin It on Pinterest

Share This