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MDIS-Mercure

Et oui ! Mercure avec sa surface brulée par le soleil, pourrait être le dernier endroit où vous vous attendriez à trouver de la glace. Mais le vaisseau spatial MESSENGER de la NASA a trouvé la meilleure preuve de la présence d’eau gelée et de matériau riche en carbone sur la planète la plus proche du soleil.

Alors que la vie n’est pas possible sur Mercure, les résultats fournissent des indices sur la façon dont l’eau et d’autres ingrédients vitaux se sont retrouvés sur Terre, peut-être livrés par des comètes ou des astéroïdes. Des chercheurs décrivent les résultats dans trois études publiées en ligne le 29 novembre (lien plus bas).

Dans les années 1990, les mesures des radars basés sur la Terre ont fait allusion à la présence de glace, lorsqu’ils ont trouvé de mystérieux points lumineux à proximité des pôles de Mercure. Les nouvelles études révèlent que les taches sont en effet de la glace d’eau. Les zones les plus sombres pourraient être riches en matière de carbone recouvrant la glace et l’isolant du soleil. Les cratères dans ce secteur projettent de longues ombres, qui empêchent toute lumière du soleil d’atteindre le sol.

De nouvelles observations des régions polaires du nord de Mercure proviennent de l’altimètre laser de MESSENGER qui mappe la topographie de la planète et mesure la façon dont la surface réfléchit la lumière. Les simulations des températures de surface de Mercure correspondent aux mesures laser. A l’ombre à l’intérieur des cratères aux parois abruptes, les températures sont inférieures à -173 °C (alors qu’au Soleil les températures peuvent atteindre les 425 °C), permettant à l’eau gelée de subsister. Les zones claires coïncident avec les régions qui devraient être suffisamment froides pour que la glace soit stable, tandis que les zones sombres coïncident avec les régions plus chaudes censées abriter de la glace seulement sous la surface.

Ci-dessous : une image mosaïque de Messenger. Tous les plus grands dépôts polaires (en jaune) sont trouvés sur le sol ou aux murs des cratères d’impact. On voit que les dépôts plus loin du pôle sont concentrés sur les côtés des cratères faisant face au nord. Présentées en rouge, les zones qui sont à l’ombre.

Messenger-Mercure-cratères-ombre 

Les modèles de températures suggèrent également que la glace était autrefois beaucoup plus étendue, mais s’est retirée, laissant derrière elle des dépôts sombres.

Une autre source de données concernant cette eau gelée provient du spectromètre à neutrons de MESSENGER, qui détecte la quantité d’hydrogène (et donc, vraisemblablement, d’eau) présent. Les rayons cosmiques bombardent constamment la surface de Mercure, brisent les noyaux atomiques et dispersent les neutrons. Lorsque les neutrons entrent en collision avec des atomes d’hydrogène, ils perdent de l’énergie et finissent par s’arrêter, selon le planétologue David Lawrence de l’Université Johns Hopkins.
La pénurie de neutrons, détectés près du pôle Nord de Mercure, suggère que beaucoup d’hydrogène se situe juste en dessous de la surface de la planète et certainement sous forme de glace pure. La masse de glace pourrait atteindre un trillion de tonnes métriques (1X 10^15 kg).

Les scientifiques pensent que la glace et la matière riche en carbone sont probablement arrivées par les comètes et les astéroïdes, dans un constant bombardement qui devrait mélanger les couches supérieures de la croute. Le fait que les taches claires et sombres n’ont pas encore été mélangées suggère que les taches se sont formées assez récemment, en termes géologiques.

L’annonce sur le site de la NASA : MESSENGER Finds New Evidence for Water Ice at Mercury’s Poles et sur le site consacré à Messenger : NASA News Conference on Mercury’s Polar Regions!

Deux des 3 études publiées sur Science : Topography of the Northern Hemisphere of Mercury from MESSENGER Laser Altimetry et Evidence for Water Ice Near Mercury’s North Pole from MESSENGER Neutron Spectrometer Measurements.

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