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Des civilisations extraterrestres avancées seront inévitablement confrontées à une croissance exponentielle de leurs besoins énergétiques pour soutenir une population en plein essor. Ils seront probablement amenés à coloniser des planètes voisines ou des astéroïdes comme des frontières habitables. Mais où pourraient-ils se brancher pour obtenir toute l’énergie nécessaire ?

Comme votre Guru l’a décrit précédemment, ils pourraient utiliser des sphères de Dyson : une idée commune qui s’est construite autour de cette coque habitable qui entoure une grande partie d’une étoile et en absorbe son énergie. Mais il s’agit d’un lourd travail d’ingénierie impliquant le démantèlement de lunes ou d’astéroïdes, que seul Dark Vador nous a présenté jusqu’ici…

Pour les astrophysiciens, l’ultime corne d’abondance énergétique naturelle est un trou noir. C’est particulièrement vrai des trous noirs supermassifs bien nourris. Pesant jusqu’à des milliards de fois la masse de notre soleil, ils peuvent briller comme des phares loin à travers l’univers. Leur intense champ gravitationnel permet la conversion de leur masse totale en énergie. Leur profond puits gravitationnel pourrait extraire suffisamment d’énergie emprisonnée dans un noyau de pop-corn pour en faire une explosion nucléaire.

Un trou noir artificiel, sous forme d’une petite batterie, pourrait éventuellement être créé par une supercivilisation. Louis Crane et Shawn Westmoreland de l’université de l’état du Kansas ont calculé qu’un trou noir d’un million de tonnes, plus petit que le rayon d’un atome, pourrait être fabriqué en un an. Autrement dit, une supercivilisation pourrait d’abord construire un ensemble de capteurs solaires ayant la superficie de l’Arizona (295 254 km²) pour recueillir suffisamment d’énergie afin de fabriquer un trou noir. Les panneaux solaires permettraient d’alimenter un très grand laser à rayons gamma qui créerait une sphère de radiation qui gagne de l’énergie à partir de sa propre gravitation pour enfin s’effondrer. Et hop, un trou noir !

Un astéroïde tout entier peut être nécessaire pour construire une telle “machine à trou noir”, comme prédit par l’écrivain de science-fiction Arthur C. Clarke dans son roman "Terre, planète impériale."

Une fois que les extraterrestres ont construit leur premier trou noir, ils pourraient améliorer la production d’énergie en ayant recours au pouvoir brut du trou pour fabriquer un certain nombre d’autres trous noirs parents en tant que centrales électriques supplémentaires. La centrale consisterait en un bouclier sphérique autour du trou noir subatomique qui entrainerait des moteurs thermiques. Une technologie extraterrestre pourrait même trouver un moyen de construire des “cellules solaires” pour rayons gamma s’alimentant directement à partir du rayonnement du trou noir.

Avec une telle puissance à portée de main, le voyage interstellaire deviendrait un avantage pratique pour un empire étranger aventureux. Crane et Westmorland écrivent :

Une civilisation qui serait incroyablement riche en énergie pourrait parcourir la galaxie à volonté.

trou-noir-vitesse-supraluminique

Le trou noir ne serait pas aussi dangereux ou difficile à manipuler qu’une quantité massive d’antimatière, le carburant couramment prescrit pour la propulsion de vaisseau à travers l’espace. Le confinement de l’antimatière est un gros problème. Une fuite et tout disparait !
Mais le trou noir se confine lui-même. Qui plus est, il suffit, pour fabriquer un trou noir, des millions de fois moins d’énergie qu’il n’en faudrait pour synthétiser et stocker une quantité comparable d’antimatière.

Il y a un certain nombre de façons d’exploiter l’énergie d’un trou noir subatomique pour faire un voyage supraluminique ou presque. Les puissants rayons gamma jaillissant du micro trou noir pourraient être convertie en paires d’électrons et de positrons. Ces particules seraient dirigées par des champs électromagnétiques dans un jet collimaté.

Le petit trou noir (pour un voyage supraluminique) devrait durer assez longtemps pour accomplir la mission interstellaire en évitant qu’il ne s’évapore, avoir une masse comparable à celle du vaisseau qu’il propulse et être assez puissant pour l’accélérer afin d’atteindre une fraction raisonnable de la vitesse de la lumière.

Les auteurs rejettent la viabilité d’autre moteur à distorsion proposée sur la base de la physique actuelle. Un statoréacteur interstellaire qui aspire l’hydrogène ténu produirait plus de résistance que de poussée et la propulsion à l’aide d’un faisceau laser émis par une étoile hote, se heurte au problème que le faisceau se propage trop rapidement.

Les auteurs proposent qu’une recherche minutieuse, par des observations astronomiques  du ciel pour des rayons gamma, pourrait éventuellement détecter le dégagement de ces mêmes rayons à partir d’un vaisseau spatial extraterrestre. Mieux encore, le moteur à trou noir émet des ondulations des ondes de gravité dans l’espace-temps. Comme pour les sphères de Dyson, un détecteur pourrait être construit pour le SETI (projets américain dont le but est de détecter les signaux d’une intelligence extraterrestre) afin de détecter exclusivement ces ondes (avec des longueurs d’onde plus courtes que la taille d’un atome).

Une détection positive pourrait être une preuve de la présence d’extra terrestre, après avoir mis, bien sûr, de côté les phénomènes cosmiques naturels. Mais en l’absence d’une alternative physique viable pour effectuer une telle détection, nous pourrions un jour être confronté à la prise de conscience que nous ne sommes pas la seule vie intelligente avec l’ambition de naviguer à travers la galaxie.

A partir de : STARDRIVES AND SPINOZA et Are Black Hole Starships Possible par Louis Crane et Shawn Westmoreland. Image via la NASA, Uppsala University.

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