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Chondrocladia lyra

Un nouveau carnivore en forme de candélabres a été repéré dans les profondeurs des eaux océaniques au large de baie de Monterrey, en Californie. L’espèce carnivore a été surnommée l’éponge harpe, car sa structure ressemble à une harpe où à une lyre tournée sur le côté.

Une équipe de l’Institut de recherche de l’aquarium de la baie de Monterrey (MBAI) à Moss Landing, en Californie, a découvert l’éponge en 2000, à l’aide d’un véhicule commandé à distance. Les éponges vivent à près de 3,5 km sous la surface de l’océan. Les chercheurs ont recueilli, plus tard, deux éponges et ont effectué des observations vidéo de 10 autres.

Sa comparaison avec d’autres éponges carnivores a confirmé que la Chondrocladia lyra, le nom scientifique de l’éponge, était une nouvelle espèce et a révélé quelques indications intéressantes sur son cycle de vie.

D’épineux crochets couvrent les tiges des ramifications de l’éponge, les aidant à piéger les crustacés alors qu’ils sont poussés dans ses branches par les courants marins. Une fois que l’éponge harpe a récupéré son repas, elle enveloppe l’animal dans une fine membrane, puis commence lentement à digérer sa proie.

Les éponges s’accrochent aux sédiments boueux sur le fond de l’océan avec des racines à la forme de rhizoïdes. Les premières éponges harpe, que les scientifiques ont découvertes, n’avaient que deux branches principales, appelées aubes. D’autres plongées à l’aide d’un véhicule télécommandé ont révélé des créatures avec six aubes. La plus grande faisait 36 centimètres de hauteur. L’équipe estime que l’éponge harpe a évolué dans cette forme complexe, en candélabre, pour augmenter la surface qui est exposée aux courants, de sorte qu’elle peut capturer davantage de proies.

Il y a dix-sept ans, Jean Vacelet et Nicole Boury-Esnault du Centre d’Océanologie à l’Université Aix-Marseille en France ont fourni la première évidence réelle qu’une éponge pourrait être plus que,…, et bien une éponge. Les scientifiques ont notamment découvert que les éponges pouvaient être carnivores. La plupart vivent dans les profondeurs des océans, ce qui rend l’étude de leur mode de vie difficile.

Les éponges harpe recueillies par les scientifiques du MBAI leur ont permis d’observer pour la première le cycle complet de son type unique de reproduction sexuée. La plupart chondrocladia-spermatophore1des éponges libèrent leur sperme dans l’eau de mer environnante, mais il semble, selon les chercheurs, que toutes les éponges carnivores le transfèrent par l’intermédiaire d’emballages condensés (spermatophores).

Les boules gonflées, à l’extrémité des branches verticales de l’éponge harpe ((image ci-contre), tiennent les paquets de sperme. Les boules libèrent les spermatophores dans les courants qui passent et d’autres éponges proches les capturent par l’intermédiaire de fins filaments le long de leurs branches. Le sperme, à partir des paquets, se dirige ensuite dans l’éponge hôte pour féconder ses œufs.

Ci-dessous : l’éponge harpe filmée dans les profondeurs de la baie de Monterrey par l’équipe scientifique du MBAI à l’aide d’un submersible télécommandé.

L’institut de recherche de l’aquarium de la baie de Monterey (MBAI) est notamment célèbre pour ses incroyables découvertes de créatures extraordinaires comme : le crabe de yeti, le calmar “Goldorak”, les vaches de l’espace, le calmar avec des coudes, les grandes gueules et celui au nom plus qu’évocateur : le postérieur de cochon (pigbutt) en photo ci-dessous :

Chaetopterus pugaporcinus

Les résultats de l’analyse de l’éponge harpe ont été publiés le 18 octobre dans la revue Invertebrate Biology : An extraordinary new carnivorous sponge, Chondrocladia lyra, in the new subgenus Symmetrocladia (Demospongiae, Cladorhizidae), from off of northern California, USA.

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