Sélectionner une page

Abeille

Aussi étrange que cela puisse paraitre, une équipe de biologistes a découvert que l’abeille a une arme supplémentaire à son dard : pour les objectifs qui sont trop petits pour être piqués, l’abeille peut fournir une morsure paralysante. De plus, la 2-heptanone (2-H, une cétone), que l’abeille émet quand elle emploie ses mandibules, pourrait être utilisée comme anesthésique local dans la médecine humaine et vétérinaire.

Les biologistes avaient auparavant étudié la morsure de l’abeille, suggérant qu’elle pourrait utiliser la 2-H comme une phéromone d’alarme, appelant les abeilles soldats et les gardes pour attaquer tout intrus ou comme un moyen de marquage chimique des zones sur lesquelles les butineuses reviendront. L’étude, menée par une équipe de biologistes des universités grecques et françaises, a découvert que la 2-H agit, en fait, comme un anesthésique pour petits arthropodes, comme les larves de petites teignes et le varroa, qui peut s’infiltrer dans les ruches et manger la cire et le pollen. Comme les envahisseurs sont trop petits pour que l’abeille utilise son dard, elle offre une morsure qui peut les paralyser pendant neuf minutes au maximum, ce qui leur permet de se faire éjecter de la ruche.

Alexandros Papachristoforou, qui travaille à l’Université Aristote de Thessalonique, en Grèce, a été étonné que la piqure de l’abeille soit passée inaperçue pendant si longtemps :

Les apiculteurs seront très surpris par notre découverte et elle est susceptible de provoquer une remise en cause radicale de certaines croyances bien ancrées. Il faudra sans doute stimuler la recherche sur les abeilles dans de nombreuses nouvelles directions. Par exemple, de nombreux apiculteurs ont évoqué un comportement de “toilettage” des abeilles pour aider à contrôler les populations de varroa. Ce comportement de toilettage peut maintenant être interprété comme un comportement “mordant."

La faible toxicité de la morsure 2-H de l’abeille a entrainé la compagnie Vita Europe, un spécialiste britannique de la santé des abeilles qui a parrainé la recherche, à faire breveter son utilisation dans des anesthésiques locaux. Si la société trouve un partenaire pharmaceutique pour développer le composé, un anesthésique naturel pourrait être produit pour une utilisation chez les humains et les animaux.

L’étude publiée sur PlosOne : The Bite of the Honeybee: 2-Heptanone Secreted from Honeybee Mandibles during a Bite Acts as a Local Anaesthetic in Insects and Mammals.

Pin It on Pinterest

Share This