Le plongeur et photographe japonais Yoji Ookata, qui a passé les 50 dernières années à explorer et à documenter ses découvertes sous-marines au large des côtes du Japon, a repéré ces beaux et déroutant motifs dans le sable, de près de 2 m de diamètre et à 25 m en dessous du niveau de la mer, au cours d’une plongée près d’Amami-Ōshima dans la pointe sud du pays.
Alors qu’est-ce qui à réalisé ces ondulations ordonnées dans le sable marin, qui pourrait être un équivalent des cercle de culture mais sous l’eau ?
Récemment, lors d’une plongée près de Amami-Ōshima à la pointe sud du pays, Ookata repéra quelque chose qu’il n’avait jamais rencontré auparavant : des motifs géométriques d’ondulations dans le sable. Il revint bientôt avec des collègues et une équipe de télévision de la NHK pour documenter les origines de ce qu’il appelait le “cercle mystère."
L’utilisation de caméras sous-marines par l’équipe ont permis de découvrir que l’artiste est un petit poisson-ballon (Tetraodontidae) de seulement quelques centimètres de longueur qui nage sans relâche, jour et nuit, pour créer ces vastes sculptures organiques, en utilisant le mouvement d’une seule nageoire.
Après l’observation attentive de la structure et de son concepteur, l’équipe a trouvé que les cercles servent à une variété de fonctions écologiques cruciales, dont la plus importante est d’attirer les femelles. Apparemment, elles sont attirées par les collines et les vallées dans le sable et les parcourt avec attention pour découvrir le mâle. Le nouveau couple se forme et la femelle finit par pondre ses œufs au centre du cercle, les bordures du motif agissant comme une protection naturelle contre les courants océaniques, protégeant ainsi la délicate progéniture. Les scientifiques ont également appris que, plus il y a de sillons contenus dans la structure, plus grandes seront les chances que la femelle s’accouple avec le mâle propriétaire de l’œuvre d’art.
L’annonce de la découverte sur le site de la NHK (japonais), les images ainsi que d’autres fonds d’écran sur le site de la NHK. Le site du chercheur océanique : Yoji Ookata et repéré d’abord ici : The Deep Sea Mystery Circle – a love story.
Juste une remarque concernant le terme « CERCLE DE CULTURE » :
C’est une (mauvaise) traduction mot à mot de « crop circle » car « crop » (anglais) peut être traduit par « culture » lorsqu’il s’agit de type de production : Ex. « rice crop » ou « cereal crop » soit : culture du riz ou culture céréalière.
S’il s’agit du résultat de la culture et de son amassement, « crop » est traduit par « récolte » : ex. « a good crop of beans » une bonne récolte de haricots.
Comme on peut voir ces deux termes s’accordent en fait assez mal avec la signification de « crop circles ».
En français, néanmoins, on a la possibilité d’utiliser culture au pluriel : « cultures » étant un terme générique pour, à la fois, « ce qui est cultivé » et la « matérialisation physique de ce qui est cultivé ». Et, en effet, on ne dit pas : « Nous sommes allés nous promener dans LA culture » (sauf peut-être lors de la visite d’un musée…) mais bien » … promener dans LES cultureS » même s’il n’y a qu’une seule espèce cultivée…
Pour « crop circle » on peut donc employer « cercle des cultures » avec une acceptation plus large de « cercle agricole » (ce qui est un peu ambigu en soi) voire de « cercle des champs » (ce qui est un peu mieux).
Mais arrivé à ce point, on s’aperçoit qu’il existe un nom pratiquement correspondant à ces locutions, sinon qu’au lieu de « cercles » on lui applique « glyphes » (et ce n’est pas faux considérant la complexité croissante des motifs représentés dans les crop circles). Car « GLYPHE » signifie « représentation graphique d’un signe typographique ou d’un symbole » ou (ce qui est plus proche,à la fois de son étymologie, mais aussi de son utilisation dans le cas qui nous préoccupe) « trait gravé en creux, ou ciselure ». Par ex. « pétroglyphe » = « gravure dans la pierre », on connait aussi « hiéroglyphe », etc.
Ce mot, que j’ai évoqué ci-dessus et dont une des composante est « glyphe », a été justement créé pour définir « Crop circle », et c’est tout simplement « AGROGLYPHE », soit : « trait ou symbole gravé en creux ans un champ (agricole) ». Ce qui correspond parfaitement à la réalité.
Certains tiendront peut-être ce mini cours de linguistique vulgarisée pour fastidieux, voire pour du pinaillage inutile, mais je leur dirais ceci : En science, la précision fait toute la différence, et aucune science ne s’établit sur des approximations grossières. On a tendance à oublier qu’en français pratiquement tout a un nom (même si on ne le connais pas toujours), et ce contrairement à d’autres langues… Et lorsqu’il y a pas de nom pour une chose, on peut en créer un à partir des racines grecques ou latines (« glyphe », grec ; « agricole », latin). C’est le cas de beaucoup de mots que nous utilisons couramment, parfois sans le savoir, et c’est ce qui a été fait avec « AGROGLYPHES » pour remplacer d’une manière claire « crop circles ».
Voilà ce que j’ai voulu faire connaître à ceux qui auront eu le courage de lire ceci, à l’aide de cette science de la langue qu’est la « liguistique » un tant soit peu vulgarisée dans ce but, je le reconnais (mais n’est-ce pas ce que fait notre Guru tous les jours pour mettre la science à notre portée?)…
Alors ma conclusion sera la suivante : Pourquoi donc utiliser une locution bancale alors que l’on a un terme correspondant parfaitement?… J’espère que notre Guru appréciera. 😉
Dans l’espoir que ce mot rentrera dans votre vocabulaire à tous,
Cordialement,
Edniaën.
bonne remarque excellemment argumentée
Merci, Dany. J’apprécie beaucoup. Reste à placer >agroglyphe< dans une conversation, ce qui n'est pas si aisé…! 😉
Ce qui est dommage, c'est que j'aurais aussi aimé que le Guru en fasse autant.
Meilleurs vœux pour cette nouvelle année que j'espère riche en découvertes et révélations.
Ce qui m’étonne le plus c’est surtout comment un poisson comme celui là (de petite taille) peut-il réussir à faire des cercles aussi « parfaits ».
Les animaux producteurs de structures complexes sont légions : castors, araignées, oiseaux nidificateurs, termites, etc. etc. … ça reste assez mystérieux … Les théories de champs morphogéniques sont peut-être un élément de réponse pour ces comportements innés …